15 décembre 2019 : Messe d’ouverture du Jubilé des 150 de présence des Chanoines Réguliers du Latran en France

Ouverture du Jubilé
« Jubilez ! Criez de joie ! » C’est par ce chant de joie que s’est ouverte la messe de ce dimanche 15 décembre, à Beauchêne. La communauté célébrait l’ouverture du Jubilé de la présence des Chanoines Réguliers du Latran, dans notre abbaye. En effet, en 1870, le cardinal Pie, archevêque de Poitiers, appelait d’Italie des religieux de notre congrégation, pour reprendre l’abbaye. Il y a donc 150 ans. Aujourd’hui, l’archevêque de Poitiers, Monseigneur Pascal Wintzer, son dixième successeur, accompagné du père abbé général, don Franco Bergamin et de toute notre communauté, présidait la cérémonie, montrant ainsi l’attachement du diocèse au sanctuaire. Pour la première fois, l’orgue de la chapelle était installé au fond du sanctuaire, sur une nouvelle estrade, entraînant alors la chorale près de lui.
L’homélie de Monseigneur Wintzer
Le temps de l’Avent est un temps de questionnement : Jean-Baptiste demande si Jésus est bien Celui qui doit venir et Jésus demande à ses apôtres qui les foules viennent voir au désert. Une vie où l’on ne poserait pas de questions n’avancerait plus. Continuons à nous interroger. L’Avent est le temps de l’inquiétude mais pas de la peur qui paralyse. L’inquiétude s’oppose à la somnolence. Marie et Zacharie ont aussi questionné l’ange qui leur annonçait la naissance d’un fils. Nous connaissons leurs réponses depuis 2000 ans mais ces questions nous aident à accueillir le Christ dans sa nouveauté. Jean-Baptiste est le prophète de la nouveauté, comme le Synode qui s’est récemment tenu à Poitiers et qui se résume en trois points : lire l’évangile, être auprès des jeunes et s’engager pour l’écologie intégrale. Finalement, toutes ces questions tournent autour de l’identité. Le Seigneur, aussi présent maintenant qu’Il l’était autrefois, nous aide à trouver notre propre identité. Pour savoir qui nous sommes, ne nous mettons pas devant un miroir mais sous le regard du Seigneur qui nous dit qui nous sommes. C’est toujours l’Ecriture qui donne les réponses. L’évangile de ce dimanche ouvre le chemin. Dieu nous connaît mieux que nous et nous donne notre identité, de même que Marie et Zacharie ont reçu le nom de leur fils. Accueillons donc le nom que Dieu nous donne et suivons Marie et Zacharie.
L’après-midi
Vers 16 heures, une trentaine de personnes se sont réunies au pied de l’araucaria, décoré par les fidèles. Père Stéphane a prononcé un petit discours d’ouverture et quelques chants de Noël ont commencé à retentir timidement autour des braseros mais la pluie tenace et le froid ont poussé tout le monde à l’intérieur de l’abbaye. Un premier vin chaud a éclairci les voix et nous avons eu le bonheur d’entendre les chants de Noël traditionnels qui ont réjoui petits et grands. Les trois novices philippins avaient aussi préparé des chants de Noël en espagnol, en anglais et en français, qu’ils ont chantés, accompagnés à la guitare par le frère Marlon. Des sablés de toutes sortes, tous plus appétissants les uns que les autres, recouvraient les tables bien éclairées de bougies chaleureuses. En fin d’après-midi, la sonnette de l’abbaye a retenti et un personnage, à la barbe blanche, vêtu en évêque, portant mitre et crosse ainsi qu’un grand sac sur le dos, a fait irruption dans l’entrée pour la plus grande joie des enfants qui n’en croyaient pas leurs yeux. Saint Nicolas, venant d’Alsace à pied (ce qui explique son retard par rapport à sa fête) jetait, à la volée, des papillotes qui ont rapidement rempli les poches des plus petits. Le grand saint a rappelé brièvement son histoire puis, après quelques photos octroyées à ses admirateurs, s’est éclipsé discrètement, sans doute pour rejoindre d’autres abbayes où il était attendu. Mais où était donc père Joseph quand saint Nicolas nous a visités ? Quel dommage qu’il ait raté cette visite inattendue !
« Mon beau sapin, roi des forêts… »
Enfin, à la nuit, l’araucaria s’est illuminé de ses guirlandes multicolores, achevant cette fête joyeuse par un spectacle grandiose.

Stéphanie d’Espies

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