Loué soit le Saint Nom du Seigneur +
Nous remercions Dieu, le Tout-Puissant, pour toutes les grâces et pour les belles expériences qu’il nous a données en cette année 2020, spécialement en ce temps de Noël. Avec la présence des confrères, des fidèles et la présence spirituelle de nos familles, ces jours ont été précieux. Et finalement, les cœurs impatients pendant ces longs jours d’attente ont été bien consolés ! Quelle joie de nous revoir et de nous réunir les uns et les autres, en chantant des chants de Noël autour de la crèche en l’honneur du Divin Enfant.
La situation d’aujourd’hui, due au Covid-19, est encore grave, ici comme dans le monde entier, mais cela ne nous a pas empêchés de célébrer la naissance de notre Sauveur. Comme chaque année, à Beauchêne, nous célébrons cette fête dans notre communauté avec une liturgie très solennelle et très belle. Dans la chapelle, la communauté a mis des décorations pour créer une belle ambiance pour Noël, et les frères en formation ont confectionné une grande étoile et une belle crèche pour que l’on puisse bien méditer le mystère de la Nativité.
« La voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin de l’Eternel, aplanissez dans le lieu stérile une route pour notre Dieu » Isaïe 40, 3. Je suppose que la préparation spirituelle et aussi matérielle se sont bien passées, car j’ai vu des visages rayonnants de joie. Quant à nous, les Chanoines, nous nous sommes préparés spirituellement, dans la prière, dans le silence (intérieur), dans le travail spirituel personnel et communautaire. Le 24 décembre, la préparation ‘matérielle’ était remarquable dans la communauté, parce que les frères avaient préparé de bons repas philippins : lechon belly – une poitrine du porc grillé, le barbecue – de la viande de porc, et pancit – ce sont des pâtes chinoises, très appréciées aux Philippines. Et le même soir après le repas, c’était la distribution des cadeaux ! Les frères philippins ont organisé à la communauté quelque chose qui est propre à leur pays, que l’on l’appelle « Manito » : c’est le nom d’une activité pendant laquelle (avant le jour prévu de la distribution) on écrit le nom de chaque membre, sur un petit papier puis on le met dans une boîte, et chacun tire un nom ; on ne divulgue pas le nom que l’on a tiré ; nous ne savons qui est notre ‘« Manito » qu’au moment de la distribution ; chacun va donner un cadeau à celui qu’il a tiré. Au moment de la distribution, presque tout le monde a reçu une tasse XXL comme cadeau ! Et c’est génial car nous ne savions pas que nous avions eu la même idée pour donner quelque chose pouvant faire plaisir à notre « Manito » ; c’est parfait car maintenant il y a beaucoup de tasses à l’Abbaye ! Puis le père Maître a aussi donné des cadeaux à ses profès et à ses novices, après, nous avons aussi déballé tous les cadeaux donnés par des fidèles et des amis de la communauté. Nous avons donné, nous avons reçu, et nous avons tous partagé ce que nous avions. C’était une belle soirée de partage et de joie. Le 25 décembre après la messe, tout le monde a offert tous ses meilleurs souhaits à ses amis, à ses familles et à ses proches avec des sourires éclatants derrière le masque. Et le même soir après le repas, toute la communauté s’est rassemblée dans la salle commune en chantant joyeusement des chants de Noël dans des langues différentes.
Quelle joie d’avoir donné tout ce qu’on a reçu. Selon moi, ce qui est le plus joyeux dans la vie n’est pas de recevoir mais de donner. Et quelle joie d’être avec nos amis, nos proches, nos familles, nos communautés en ce temps de Noël malgré la pandémie que nous affrontons aujourd’hui. Ce mystère de la Nativité du Seigneur nous a fait rappeler que nous tous, avons des origines familiales et nationales – dont nous pouvons parler, et que nous pouvons partager avec d’autres. Le dimanche 27 décembre, nous avons célébré la Sainte Famille et je suppose que nous avons bien saisi l’essence de cette fête grâce de la prédication du père Stéphane Axisa, CRL.
Il est vrai qu’en ce temps de Noël de l’année 2020, la célébration a été un peu différente par rapport à l’année dernière, mais la grâce de Dieu nous suffit. La présence de nos frères et de nos amis (même la présence spirituelle en unité de prières) a revêtu nos jours si précieux d’une grande valeur. Et en cette nouvelle année 2021 qui commence, souhaitons devenir plus ouverts à la grâce de Dieu afin d’avoir beaucoup de choses à donner. Que la charité de chacun de nous ne se manifeste pas seulement dans le temps de Noël mais qu’elle soit vivante toute l’année, et que nous tous les Chrétiens, fassions beaucoup de progrès dans nos vies spirituelles. Comme il est écrit : « Si nous pouvions, chaque année, nous débarrasser d’un seul défaut, nous serions bientôt parfaits ». (Cf. Imitation de Jésus-Christ, première partie – Ch. 11 :5.)
Frère Wilfredo Ando, CRL