C’est le cardinal Barbarin qui présidait la messe solennelle de la Fête du Saint-Sacrement. En ouvrant la cérémonie, il a précisé que les fêtes qui suivent Pâques sont une sorte de reprise du temps pascal, dans le temps ordinaire. Ainsi, la fête que nous célébrons aujourd’hui est une reprise du Jeudi Saint, de l’Institution de l’Eucharistie. Nous fêtons le Saint-Sacrement, comme s’il n’y en avait qu’un !
Dans son homélie, l’archevêque émérite de Lyon a rappelé que c’est le pape Urbain IV qui en 1263, demande que l’on crée un Office dédié au Saint-Sacrement. Pour cela, il crée un concours de théologiens : les deux finalistes sont Bonaventure et Thomas d’Aquin. On raconte qu’après avoir entendu l’Office lu par saint Thomas d’Aquin, devant l’évidente supériorité de cet écrit, saint Bonaventure aurait déchiré le sien ! Cet écrit était la fameuse séquence chantée ce jour, Lauda Sion.
Le cardinal a continué par un parallèle entre la Procession du Saint-Sacrement et la fête de Simhat Torah (La Joie de la Torah). En effet, ce jour-là, les Juifs organisent également une Procession des rouleaux de la Torah. Ils font 7 fois le tour de l’estrade de lecture, en chantant des chants de joie et d’allégresse.
Quelle merveille, quelle merveille ! a répété le cardinal en levant les mains. Merci pour l’Eucharistie, merci pour ce qui va venir ! La Table du Ciel s’ouvre à chaque Eucharistie ; c’est comme si nous étions déjà au Banquet du Royaume. Merci ! Merci !
La difficulté de l’Eucharistie c’est que cette joie est suivie du désastre du Vendredi Saint. Mais aujourd’hui, regardons ce qui nous attend là-haut, dans notre Maison. Saint Paul dit que notre vie est déjà ressuscitée avec le Christ. Au milieu du don extraordinaire de l’Eucharistie, nous savons qu’il existe la trahison de Judas, la trahison humaine. Mais oublions-la aujourd’hui, parce que c’est fête ! Réjouissons-nous, comme si nous étions déjà à la Maison, c’est presque un jour du Royaume venu jusqu’à nous.
En achevant son homélie, le cardinal a avoué que quand il monte à l’autel pour célébrer la messe, il se pense indigne mais que Jésus lui dit : « C’est Moi qui célèbre. » Quelle merveille, quelle splendeur d’être unis à Toi, Jésus, à chaque célébration eucharistique !
Après la messe, la Procession du Saint-Sacrement a au lieu dans le parc de l’abbaye, avec 4 stations, lectures d’évangile et chants. Puis l’adoration eucharistique s’est prolongée jusqu’à 18 heures, dans la chapelle.
Stéphanie d’Espiès