La belle fête mariale du 15 août a réuni un grand nombre de personnalités à l’abbaye de Beauchêne. La messe était présidée par son Éminence le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, entouré du père abbé Jean César Scarcella de Saint-Maurice en Suisse, du père Gérard Durieux, S.D.B., venu de Belgique, de plusieurs autres prêtres et des pères résidant à Beauchêne, les pères Paul, Joseph et Stéphane. Le prieur de l’abbaye, le père Paul, a prononcé un mot d’accueil pour tous ces personnalités présentes, rappelant l’importance pour la France de cette fête séculaire, instituée par le roi Louis XIII, en 1638. (Au même moment, Mgr Aupetit, archevêque de Paris, consacrait la capitale aux Saint Cœurs Unis de Jésus et de Marie…) Au cours de la messe, qui s’est tenue dans le parc devant une nombreuse assemblée, le cardinal a prononcé l’homélie, commentant le Magnificat et rappelant que Jésus a promis à ses apôtres qu’Il allait leur préparer une place, chacun à son rang, laissant évidemment la première place à sa Sainte Mère. Il a ensuite évoqué l’actualité en comparant les mythes antiques de Prométhée et de Gilgamesh au « transhumanisme » d’aujourd’hui, fondé sur la conviction que, grâce à la science et aux techniques, on pourra repousser indéfiniment les limites de la vie. Cette idée devient une idole mais nous savons que les idoles ne tiennent pas leurs promesses… Or, Jésus a dit : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » Jn, 3-36 et la Vierge Marie nous montre le chemin pour accueillir cette vie de Dieu. Toute sa vie a été une vie de foi et de service et c’est en imitant ces deux vertus, que nous pourrons la suivre. Le cardinal a achevé son homélie en s’adressant directement aux jeunes postulants et novices : « N’hésitez pas à prendre avec vous et chez vous la Vierge Marie ».
En effet, les deux novices Wilfredo et Marlon ont prononcé leurs vœux temporaires pour 3 ans, par la profession simple reçue par leur prieur, le père Paul. Et les deux postulants, Reynaldo et Gerome, ont demandé à devenir novices dans la Congrégation des Chanoines Réguliers du Latran. Demande acceptée par le père Paul, permettant alors leur prise d’habit : les anciens, Wilfredo et Marlon, ont solennellement aidé leurs confrères novices à revêtir la soutane noire des Chanoines Réguliers. Ils se sont ensuite prosternés tous les quatre pendant la récitation chantée de la Litanie des Saints.
A l’issue de la messe, les fidèles ont pu se présenter aux divers stands ouverts dans le parc : (ré)abonnement à la revue Le Messager, vente de billets de tombola pour le Jubilé, vente d’objets de piété, inscriptions au pèlerinage à Rocamadour en octobre et présentation du Son et Lumière, qui aura lieu les 14 et 15 août 2021, à l’abbaye, intitulé Un Mystérieux Héritage. Nous avons même pu croiser quelques personnages, vêtus comme aux temps anciens, et les entendre clamer leur indéfectible foi en Dieu et leur attachement à Notre-Dame de Beauchêne, Secours des Chrétiens et Patronne du Bocage Vendéen.
Un (bon) déjeuner a eu lieu dans la salle du Relais, suivi du chapelet puis d’une procession autour de l’abbaye avec la statue de Notre-Dame. Enfin, les Vêpres ont clôturé cette journée mariale.
Le lendemain, dimanche 16 août, la messe a réuni presque autant de fidèles que la veille. C’est toujours le cardinal Ricard qui présidait la messe, entouré de nombreux prêtres. L’homélie commentait l’Évangile de la Cananéenne : bien que l’heure des païens ne soit pas encore venue, Jésus se laisse toucher par la détresse et la foi de la Cananéenne, que les apôtres auraient volontiers expédiée ailleurs ! « Grande est ta foi ! » dit Jésus, admiratif. « Que tout se passe pour toi, comme tu le veux. » Est-ce donc la foi qui sauve ? Non, c’est Dieu qui sauve mais Il a besoin de notre collaboration, Il frappe à la porte et Il attend que nous ouvrions. Nous pouvons alors, soit refuser, soit douter, soit croire avec simplicité et abandon, comme la Cananéenne. L’homélie s’est achevée sur le souhait que la Vierge Marie fasse grandir en nous la foi. La chorale, comme la veille, entraînait l’assemblée avec conviction et talent.
Une fois de plus, la Vierge Marie a été dignement honorée à l’abbaye de Beauchêne.
Stephanie d’Espiès