24 décembre 2019 : Messe de la Nuit de Noël

« Je vous exhorte à prendre Jésus chez vous »

Cette année encore, nombreux étaient les fidèles venus en famille, avec de jeunes enfants, célébrer la naissance de Jésus en cette nuit de Noël.

Pour l’occasion, la chapelle a été magnifiquement décorée par les Frères philippins et les personnes qui les ont aidés.

Noël, événement décisif pour l’humanité, puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes. C’est ce que nous a rappelés Père Paul dans son homélie en nous exhortant à prendre Jésus chez nous.

Accueillez l’enfant Jésus chez vous, ouvrez votre porte au Christ !

Véronique Ouvrard-Bodin

 

Homélie:

Douce nuit, sainte nuit, bienheureuse nuit ! Une nuit de plus dans notre vie.

La nuit de Noël rassemble tant de gens dans les églises, dans le monde entier. Nous connaissons très bien cette nuit, qui a toujours le même décor mais à chaque fois, cette nuit met dans nos cœurs un souffle frais de mystère. Nous pouvons oublier tant de choses dans notre vie, mais les images de cette nuit restent toujours dans notre mémoire.

Que s’est-il passé il y a 2 mille ans, pour que le monde s’incline cette nuit dans une rêverie silencieuse ? La Parole est devenue chair, Dieu est devenu homme. Dans la crèche de Bethléem, l’Enfant est né. Un Enfant étrange. L’Enfant promis des siècles auparavant et attendu par des milliers de gens. Il est né dans le temps, cependant il est éternel. Il est né de la Vierge, cependant son Père est Dieu. Il est né tout nu, cependant Il est le créateur du ciel et de la terre. Le pain descendu du ciel et mis dans la mangeoire destinée à la nourriture des animaux.

Dieu est né, le pouvoir a peur devant lui. Notre Sauveur Jésus est venu pour nous libérer des ténèbres, pour nous réconcilier ; restant Dieu, il devient notre frère.

Noël, c’est la fête de l’accord entre le ciel et la terre. Aujourd’hui, Dieu sort pour nous rencontrer. Inconnu, jusqu’à aujourd’hui inaccessible, Dieu, comme homme, vient vers nous. Il vient pour serrer la main à l’homme fatigué, il vient pour embrasser les enfants, il vient pour bénir le labeur d’une mère épuisée, il vient pour donner de l’espérance aux chômeurs et aux sans-abri. Il vient pour donner à chacun de nous son AMOUR et puis pour mourir pour nous tous. Est-ce que je vais accueillir cet Amour ? Que voulons-nous demander à Jésus nouveau-né venu au monde ?

A la grotte de Bethléem venaient différentes personnes. Certains venaient, menés par leur piété, comme par exemple les bergers qui sont venus, obéissant à la voix de Dieu, pour rendre hommage et donner des présents. Ils ont apporté ce qu’ils possédaient. Les autres venaient par curiosité, ils ne venaient pas rendre hommage, ils n’apportaient pas de cadeaux, ils cherchaient la sensation.

AUJOURD’HUI, IL FAUT NOUS POSER SERIEUSEMENT LA QUESTION : QU’EST-CE QUE JE CHERCHE DANS LA GROTTE, QU’EST-CE QUI ME CONDUIT CETTE NUIT À L’ÉGLISE ?

C’est peut-être seulement la belle scène mélancolique ? La tradition ? Un murmure de la conscience qui dit que, quand même c’est Noël ? Ou peut-être que je cherche à prier et à adorer l’enfant, comme les bergers ? Est-ce que je suis prêt à proposer à Marie : « Prends ton enfant et viens dans ma maison » ? Ce n’est pas une décision facile. Il faudrait laisser sa maison à la disposition de Dieu. C’est lui qui sera mon Seigneur et moi son serviteur. Ce n’est pas une décision facile. Plus je verrai Dieu dans cet enfant, plus je descendrai au dernier plan. Ce n’est pas une décision facile. Peut-être qu’en prenant Dieu chez moi, je me ridiculiserai devant mes proches ou ma famille.

C’est vrai qu’il est plus facile de venir ici dans cette chapelle, c’est plus facile de rendre hommage dans cette chapelle, c’est plus facile de donner un présent dans cette chapelle, c’est plus facile de chanter des cantiques dans cette chapelle et puis de laisser Jésus dans sa mangeoire, de retourner dans sa maison tout seul et de continuer sa vie comme d’habitude. De quoi s’agit-il ? Notre foi et notre amour nous dictent de le prendre chez nous, dans nos maisons, dans nos cœurs mais la société dans laquelle nous vivons nous fait craindre de nous identifier avec le nouveau-né Jésus.

Si quelqu’un est venu dans cette chapelle seulement au nom du romantisme de cette nuit, qu’à cet instant, il redresse ses intentions. Qu’il apprenne de cette communauté de croyants le vrai sens des Saintes Fêtes de Noël.

Chers Frères et Sœurs, vous qui êtes pleins de ferveur, vous qui êtes fatigués du combat avec vous-mêmes pour le Décalogue et l’Évangile, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous, frères et sœurs qui êtes tièdes, qui venez pour l’Eucharistie dominicale occasionnellement, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous, frères et sœurs qui êtes froids, qui venez à l’église seulement cette nuit-là, allumez vos cœurs : au-dedans, par votre baptême, couve une étincelle, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous tous, qui que vous soyez, pauvres ou riches, contents ou tristes, sûrs de vous ou craintifs, en bonne santé ou malades, heureux ou malheureux, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

C’EST POUR NOUS TOUS QUE JÉSUS-CHRIST, NOTRE SAUVEUR EST NÉ.  Accueillons-le pour qu’il puisse illuminer ce qui est ténébreux dans notre vie.

Douce nuit, sainte nuit, la nuit qui a changé l’histoire du monde…

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