JEUDI SAINT
Manger la chair du Christ ! Cela révolte tout le monde depuis toujours !
L’agneau immolé se présente comme le pain vivant descendu du Ciel. Le Christ est allé jusqu’au bout du martyre pour nous. Si le Christ est du pain et que nous sommes le Corps du Christ, alors nous aussi, nous sommes du pain ! Sommes-nous du bon pain pour nos contemporains ? Est-ce que quand ils nous voient, qu’ils nous entendent, ils ont l’impression de manger le bon pain de Dieu ? Est-ce que notre foi, nos paroles et notre témoignage sont nourrissants pour eux ?
Saint Paul, dans son épitre, 1 Co 11, 23-24 nous dit : « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur et je vous l’ai transmis : la nuit où Il était livré, le Seigneur prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit : ’Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites cela en mémoire de moi’ ». Il sait parfaitement ce qu’il dit. En effet, pour ceux qui connaissent un peu le monde juif, recevoir et transmettre sont deux mots essentiels : KABBALE (Tradition) et MASORAH (Transmission). Saint Paul n’emploie que deux fois cette formule dans toutes ses épîtres, montrant qu’il porte une attention extrême et rigoureuse à la transmission exacte de ce qu’il a reçu. L’apôtre emploie à nouveau cette formule, à la fin de cette même lettre, 1 Co 15, 3 : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Képhas, puis aux Douze. »
Comment pouvons-nous être chrétiens aujourd’hui ? Eh bien, l’évangile nous montre l’exemple que Jésus nous donne par le lavement des pieds : être serviteur. Pierre n’a pas encore compris et refuse que le Rabbi lui lave les pieds mais être chrétien, c’est précisément cela : être serviteur, déposer son vêtement, prendre un linge et écouter celui qui souffre, prendre soin de celui qui est malade et qui a besoin d’être visité, écrire aux prisonniers… « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire… » Si vous le faites, vous êtes vraiment serviteurs, vous suivez l’exemple du Christ, c’est notre vocation de chrétiens.
Notre grand cadeau du Jeudi Saint, c’est de recevoir le Bon Pain Vivant venu du Ciel. Pensons aux 4000 adultes qui vont être baptisés la nuit de Pâques et recevoir, pour la première fois, ce Pain Vivant descendu du Ciel. Entrons maintenant dans cette merveilleuse liturgie du Jeudi Saint. N’oublions donc pas d’être des serviteurs et de bons pains vivants, nourrissants pour nos contemporains, c’est notre vocation.
Vendredi Saint
« Il n’avait plus l’apparence d’un homme, Notre-Seigneur, écrasé par la souffrance. » Il m’est arrivé de lire ce passage d’Isaïe avec des amis juifs, profondément croyants, eux qui attendent le Messie, nous qui reconnaissons Jésus, le Messie, dans ce Serviteur Souffrant. Le jour du Grand Pardon, Yom Kippour, est très important pour eux et pourrait être une occasion de dialogue entre eux et nous, pour évoquer le Messie, notre Sauveur et leur Sauveur. Dans l’évangile de Jean, Jésus traité de façon effroyable, garde toute sa dignité. Il reçoit une gifle d’un serviteur du grand-prêtre, parce qu’Il répond avec justesse : « J’ai parlé publiquement, pourquoi m’interroges-tu à nouveau ? » C’est bien peu courageux de frapper un accusé mais Jésus n’est pas écrasé par son humiliation, Il garde toute sa beauté, toute sa dignité humaine : « Si j’ai mal parlé, dis-moi en quoi mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » C’est encore plus remarquable chez Pilate, parce que Pilate est le chef des Romains, la puissance occupante alors que Jésus est le condamné de la puissance occupée ! Jésus ne répond pas à la première question de Pilate, Il répondra à la seconde question quand Pilate lui pose une troisième question. Le pauvre Pilate est complètement « groggy ». Jésus ne répond pas non plus à sa dernière demande : « Qu’est-ce que la vérité ? » On peut remarquer l’humilité du Serviteur Souffrant, noble, digne, face à celui qui se croit le chef.
Quelle douceur de Jésus, quand sur la Croix, Il confie sa Mère à saint Jean, l’apôtre bien-aimé et « à partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. Puis, sachant que tout était achevé désormais, Jésus dit, pour que toute l’Écriture s’accomplît : ‘J’ai soif’… Quand Jésus eut pris le vinaigre, Il dit : ‘Tout est accompli’, Il baissa la tête et Il remit son esprit ». Ce « J’ai soif » n’est pas la soif d’un verre d’eau mais la soif que tous les hommes aient soif de Dieu. Tout le monde connaît les sœurs de Mère Teresa, eh bien, il y a toujours, à la demande de mère Teresa, à côté du crucifix, dans chaque chapelle de communauté des sœurs, un écriteau : I THIRST, J’ai soif. Ainsi, à chaque fois, qu’elles regardent le tabernacle, elles se souviennent que Jésus a soif de leurs prières, Jésus a soif que les âmes soient sauvées, qu’elles participent avec Lui à l’œuvre de la Rédemption.
Dans le « Tout est accompli », il y a une extraordinaire espérance ; le monde est sauvé ! Jésus a accompli sa mission, qui était de faire la paix entre le Ciel et la Terre.
Samedi Saint
Depuis plusieurs années, j’essaie de vivre chaque journée de la Semaine Sainte – les jours les plus importants de l’Histoire du monde – avec les phrases du Notre Père. Le Lundi Saint, Notre Père qui es aux Cieux : on voit, dans l’évangile, cette femme qui essuie les pieds de Jésus avec son parfum et ses cheveux, parce qu’elle sait qu’Il est très Saint. Que ton Nom soit sanctifié le mardi Saint ; le Mercredi Saint, « que ton Règne vienne » : avec Pierre et Judas, on voit que ce n’est pas facile de faire venir son règne ni de faire sa Volonté. Le Jeudi Saint, c’est le jour du Pain Vivant descendu du Ciel, le Vendredi Saint, c’est le Grand Pardon, « Pardonne-nous nos offenses » : pas de messe, pas de liturgie, c’est comme si nous étions tombés dans la tentation du désespoir. Le Samedi Saint, c’est le grand silence. Et qu’est-ce qui se passe, dans la nuit du Samedi Saint ? Eh bien, c’est la dernière demande du Notre Père : « Délivre-nous du mal ». C’est vraiment l’hymne à la liberté. Pendant les neuf lectures, je me disais : « c’est vraiment un chant à la liberté ! » Est-ce que tu sais que la liberté sera victorieuse ? Est-ce que tu sais que tu as été créé pour être un être libre ? est-ce que tu y penses ?
C’est pour cela qu’on a écouté ces immenses lectures. Dans la Création, Dieu nous a faits à son image et à sa ressemblance ; nous sommes les enfants de Dieu, libres comme Lui. Dans la lecture de la ligature d’Isaac, on se dit qu’Abraham est fou d’emmener son fils à la mort mais, lui, il sait que l’obéissance sera la garantie de sa liberté, parce que Dieu l’a créé comme un homme libre et que, quand il fait acte d’obéissance à Dieu, il assure son propre chemin de liberté. Liberté et obéissance ne vont pas bien ensemble dans nos têtes et pourtant, dans la Bible, c’est quelque chose de manifeste. Bien sûr, le plus grand texte sur la liberté, est celui de l’Exode. Les Hébreux étaient esclaves en Égypte, ils traversent la Mer Rouge à pied sec et Pharaon est englouti dans la mer, avec ses chars et ses chevaux. Ils vont le payer cher, par quarante ans dans le désert, mais ils cheminent vers cette Terre Promise, qui était une terre de liberté. Et ainsi, petit à petit, nous faisons, nous aussi, notre chemin. Le prophète Ézéchiel, lui, nous dit : « Est-ce que tu as vu la façon dont Dieu t’aime ? Il ne te donne pas des quantités de commandements, Il regarde l’humanité comme son épouse. Il ne l’écrase pas par sa puissance, Il lui donne des paroles pour assurer son chemin de liberté. Est-ce que vous savez que le mot le plus important de toute la Bible, c’est le mot ALLIANCE ? Nous vivons comme un sacrement d’alliance ; Dieu s’adresse à l’humanité comme à son épouse et Il lui dit : « Ton Créateur n’est pas un Créateur Tout-Puissant, c’est un époux qui t’aime et qui te donne toute ta liberté. » Voilà le sens des lectures que nous avons entendues. A nous qui sommes prisonniers de tant de contraintes, le prophète Isaïe dit : « Mais venez, venez à moi, même si vous n’avez pas d’argent ! Je suis véritablement votre Sauveur ! La pluie et la neige qui descendent sur la terre ne reviendront pas sans avoir donné beaucoup de fruits ! » Est-ce que la Bible, frères et sœurs, est vraiment pour vous une Parole vivante, qui féconde, comme la pluie et la neige ? Voilà quels sont les commandements du Seigneur : ce sont des chemins pour notre vie, des chemins qui vont assurer notre paix et notre liberté.
Il y a aussi la liberté de Dieu, parce que, même quand Il voit que son Nom est profané, quand Il voit qu’on se moque de Lui, qu’on fait exactement le contraire de sa Parole, alors Il dit : « Je vais vous rassembler de tous les pays, Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés, Je vous donnerai un cœur nouveau et un esprit nouveau » Mais quelle merveille toutes ces lectures ! Il faut les lire et les relire. Mais l’essentiel de ce que je veux vous dire ce soir, c’est que, à l’intérieur de cette trajectoire gigantesque de la Bible qu’on nous a fait faire ce soir, on nous montre le chemin de liberté et être un chrétien, c’est être un homme libre. Nous devons être heureux de notre liberté dans ce monde où règne encore l’esclavage et proclamer le chemin de notre libération, de notre Libérateur. Où est-elle cette liberté ? La lecture de la Lettre aux Romains nous donne la solution : « Votre liberté se trouve dans votre baptême. » Le pape François a demandé si nous fêtions l’anniversaire de notre baptême. En effet, nous fêtons notre naissance mais notre baptême ? Dans notre baptême, il y a la source de notre liberté ; et encore par la Lettre aux Romains, nous savons qu’avec la mort, la vie n’est pas détruite, elle est transformée. Et, dans l’évangile, au matin de Pâques, les apôtres vont au tombeau, ils trouvent les linges et le tombeau vide. Dans ses apparitions, Jésus leur fera bien comprendre qu’Il n’est pas un fantôme. Demandons alors, pendant cette messe de la veillée pascale, de réveiller notre foi en la Résurrection, qui est la source et la promesse de notre liberté.
Dimanche de Pâques
En commençant son homélie, le cardinal a rappelé qu’il associait les jours de la Semaine Sainte aux demandes du Notre-Père. Et le dimanche de Pâques, continue-t-il, il reste la fin : « Car c’est à Toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire. » Nous entrons dans ces cinquante jours, où nous fêtons la gloire de Dieu, la Lumière de Jésus ressuscité. La Résurrection est le centre de notre foi ! Quels mots allons-nous trouver pour le dire aux autres ? Jésus a envoyé l’Esprit-Saint pour confirmer notre foi : » Vous allez recevoir une force d’en-haut et vous serez mes témoins ». C’est notre vocation à tous, quels que soient notre âge ou notre situation. Nous sommes membres de son Corps, nous devons vivre dans sa Parole, nous devons trouver les mots adaptés à nos contemporains pour leur annoncer la victoire de l’Amour. Comment faut-il faire, pour être des témoins dans le monde d’aujourd’hui ? En écoutant les lectures d’aujourd’hui, nous voyons exactement le chemin qui nous est indiqué : je les prends à l’envers ; d’abord, tu vas assumer le fait de la Résurrection, c’est invraisemblable mais c’est un fait qui est réel. A ses apôtres stupéfaits, Jésus dit : « Donnez-moi à manger, vous voyez bien que Je ne suis pas un fantôme » Pendant toute la semaine de Pâques, nous allons lire les apparitions de Jésus, méthodiquement racontées, l’une après l’autre. On voit que Jésus prend soin de fortifier leur foi dans le « fait » de la résurrection. C’est un fait historique et même transhistorique, il fait éclater l’Histoire, si l’on peut dire, il la fait voler en éclats. Ainsi, nous devons, nous-mêmes, nous fortifier dans la foi de la Résurrection du Seigneur Jésus, qui est, finalement, le seul événement qui compte dans l’histoire de l’humanité. Malgré les catastrophes, les guerres et les violences, la promesse est faite à tous : « Ne vous en faites-pas, la mort a été définitivement vaincue par la Résurrection de Jésus ». Cette promesse est faite par Jésus Lui-même. La traduction du grec ne nous dit pas à quel point les mots « promesse » et « évangile » sont proches. Le grand message de Jésus, c’est la réalisation de cette promesse, de cet évangile. Pauvres apôtres, on se moque d’eux, on les jette en prison, on les traîne devant le Sanhédrin, on ridiculise saint Paul après un discours particulièrement travaillé… Nos mots, qu’est-ce qu’ils valent ? Nous n’en savons rien, c’est le Seigneur qui s’occupe de leur faire trouver un écho dans le cœur de nos auditeurs. La seule chose que nous ayons à faire dans le temps pascal, c’est de nous enraciner dans le fait même de la Résurrection, lire avec attention tous ces récits de la Résurrection, ce qui va nous fortifier dans la foi de notre baptême. C’est un travail ! Un travail spirituel et scripturaire à faire.
Alors, si ce fait est réel, comme il ne touche pas seulement Jésus, nous aussi, nous attendons la résurrection de la chair. Comme à la fin du Credo : « J’attends la résurrection de la chair et la vie du monde à venir. » Toute notre foi nous conduit à une attitude d’espérance : si cela s’est produit pour Jésus, alors cela change tout pour moi, pour mon propre corps. Il faut prendre soin de son corps car c’est le temple du Saint-Esprit, dit saint Paul. Si Jésus est ressuscité, recherchez les réalités d’en haut ! Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Il y a quelque chose de moi que je ne connais pas, qui reste un mystère et la vérité de ma vie m’échappe. Elle reste un mystère trop grand pour moi. Le fait de la Résurrection change tout dans notre vie.
Tous les jours, jusqu’à la Pentecôte, notre première lecture sera dans le Livre des Actes des Apôtres. Vous avez bien compris, que si ce mystère est vivant en nous, par la Résurrection du Christ et par mon baptême, alors, il faut que je passe aux actes. En effet, après la dernière page du dernier évangile, on passe aux Actes ! Cela est aussi le destin des Chrétiens : quand vas-tu passer aux actes ? Regarde les apôtres, ils y sont passés tout de suite. Ça n’a pas toujours été facile : emprisonnés, fouettés, moqués… libérés, ils s’empressent de faire des miracles. Ces cinquante jours, beau symbole du septénaire sacré, 7 x7 = 49, et le cinquantième jour, la lumière du Ressuscité va exploser sur le monde. Grâce à qui ? A Pierre, à Paul, aux apôtres et aujourd’hui, grâce à vous.
Dans le temps pascal, nous contemplons cette lumière éblouissante, nous méditons ce mystère, nous voyons à quel point il nous concerne, il nous éveille au mystère de notre propre vie et nous partons comme des petits messagers de rien du tout mais c’est à nous d’écrire les actes des apôtres de l’année 2022.
Maintenant, frères et sœurs, c’est à vous de passer aux actes !
29 janvier 2022 : Le dernier adieux au Père Edouard Bodin, CRL
Vendredi après-midi, le cercueil ouvert du père Édouard est arrivé à la chapelle, attendu par la Communauté, sa famille et quelques fidèles. Un chapelet a été récité pour le défunt puis les Vêpres et la messe ont également été offertes pour notre chanoine. Pendant la messe, le père Paul a rappelé la beauté du sacerdoce et le nombre immense de sacrements dispensés par le père Édouard pendant ses 54 ans de prêtrise. Il a également évoqué la fidélité bienveillante du défunt, tout au long de sa vie.
Samedi matin, après les Laudes et le chapelet, le cercueil a été fermé et scellé. Le père Paul a posé dessus le missel et le calice, signes de la dignité du défunt, « prêtre pour l’éternité ». Monseigneur Castet, évêque émérite de Luçon, a ensuite présidé l’eucharistie, entouré des chanoines, du père Jean-Christophe Slaiher, vicaire général de l’archidiocèse de Bordeaux et recteur du sanctuaire de Verdelais. Le prieur a prononcé un mot d’accueil pour la nombreuse assemblée, pour Mgr Castet, familier des Chanoines du Latran et pour le recteur de Verdelais. Il a ensuite réconforté la famille du père Édouard par des paroles pleines d’espérance en la vie éternelle.
Pendant son homélie, Mgr Castet a évoqué la vie sacerdotale du père Édouard, rappelant qu’il avait été ordonné prêtre dans les années 60, c’est-à-dire, à l’époque du Concile Vatican II. Il avait choisi d’être Chanoine Régulier du Latran, parce que -avait-il dit- : « Jeune, j’ai aimé la vie communautaire, surtout à Beauchêne. » Dès le début de son sacerdoce, le jeune prêtre qu’il était a voulu susciter la responsabilité des laïcs, puisque la mission de l’Église est d’être missionnaire et de partager le message d’espérance qui lui a été confié. Le père Édouard a exercé son ministère dans le diocèse de Poitiers puis celui de Bordeaux, qu’il appréciait particulièrement. Le centre de sa vie était, bien sûr, l’Eucharistie, qui nous place au centre du mystère divin. Le prêtre n’est que ministre et serviteur, c’est le Christ qui parle, qui vit en lui. La chasuble dont le défunt a été revêtu montre que le prêtre est enveloppé – malgré ses faiblesses – de la présence sacramentelle du Christ.
Mgr Castet a terminé son homélie en rendant grâce pour le sacerdoce du père Édouard et en rappelant à l’assemblée, qu’à la suite du père Édouard, un jour, nous verrons aussi Dieu face à face.
Après la cérémonie le Père Édouard a été conduit au cimetière de Cerizay dans la concession des chanoines pour reposer dans sa dernière demeure.
voir les photos
3 octobre 2021 : Triduum et l’installation de la statue de Notre-Dame de Beauchêne dans nouveau retable
La semaine qui vient de s’écouler à Beauchêne, a été – une fois de plus- riche en événements. En effet, un Triduum, présidé par Mgr Alain Castet, a préparé les fidèles de l’abbaye au point culminant de cette semaine : l’installation de la statue miraculeuse de Notre-Dame de Beauchêne dans son nouveau retable. L’ancien évêque de Luçon a donné deux enseignements par jour, pendant ce triduum, dont le thème central était : « A Jésus, par Marie » selon la formule de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. S’appuyant sur son excellente connaissance de la Parole, Mgr Castet a commenté plusieurs passages de l’Evangile où la Vierge Marie apparaît : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité etc… Il a encouragé les fidèles à lire fréquemment la Parole, avec des yeux neufs, en faisant attention au contexte et aux mots choisis par l’Evangéliste. Ainsi, les fidèles ont-ils approfondi leur connaissance et leur amour de la Très Sainte Vierge et se sont-ils préparés à accueillir la statue miraculeuse de Notre-Dame. A la fin du Triduum, Mgr Castet a été accueilli comme Familier des Chanoines Réguliers du Latran, recevant ainsi la reconnaissance et l’amitié que lui portent les Chanoines de Beauchêne.
Ce dimanche 3 octobre, à la messe de 10 heures, Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, a donc installé la statue, rénovée en Belgique et recouronnée par le pape François en janvier, dans son nouveau retable. Celui-ci – réalisé en Pologne – est majestueux et impressionnant. En bois doré, il abrite maintenant dans la niche centrale, la très belle statue de Notre-Dame, alors que les deux niches latérales abritent des bijoux offerts par les fidèles, comme ex-voto. La chapelle était comble pour assister à la cérémonie ; étaient aussi présents Mme la sous-préfète et M. le maire de Cerizay. De nombreuses larmes ont coulé lors de cette installation, devant la beauté, la solennité et la majesté de cet événement unique, attendu et préparé depuis si longtemps.
voir les photos
4 septembre 2021 : Pèlerinage de Beauchêne à Loublande
Samedi 4 septembre, s’est déroulé un événement à la fois spirituel et sportif !
A 7 heures sonnantes, 45 pèlerins, dûment bénis pas père Joseph, se sont élancés sur les chemins, sac au dos, bannières au vent et cantiques aux lèvres.
Parfaitement sécurisé sur les petites routes communales, le pèlerinage s’est effectué en plusieurs étapes jusqu’à Loublande. A chaque étape, de nouveaux pèlerins se sont agrégés à la troupe initiale, pour rejoindre les Rinfilières, atteignant ainsi le nombre de 85 !
Un groupe de Beauchêne, venu en voiture dans l’après-midi, priait en communion avec les marcheurs. Une délégation de Loublande est venue accueillir Notre-Dame de Beauchêne et nos pèlerins, bien fatigués de leurs 30 kilomètres à pied !
La messe aux Rinfilières a clôturé cet événement qui se déroulera dans l’autre sens l’année prochaine.
voir les photos
15 août 2021 : Assomption
Comme le veut la tradition, la messe du 15 août a eu lieu dans le parc de l’abbaye, vécue par une nombreuse assistance. Monseigneur Jean César Scarcella, le père abbé de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, en Suisse, présidait la célébration. Son homélie, pleine d’affection pour Notre-Dame, a présenté aux fidèles la grandeur de cette fête. En voici un résumé :
Fêter l’Assomption de la Vierge Marie, c’est unir la terre au ciel, et cela doit nous reporter sans difficulté à la Résurrection du Christ et à son Ascension. Dès ce moment-là un homme, un de nous est au ciel, au sein de la Trinité. L’Assomption au ciel de la Vierge Marie est le gage de notre propre présence au ciel le jour venu. Marie qui, s’est endormie dans la mort, s’est retrouvée vivante au ciel par la volonté de son Fils, comme nous le serons, un jour.
Les Orthodoxes évoquent la Dormition de la Vierge et les Catholiques, l’Assomption de la Vierge. Ces deux visions se complètent : en effet, la Dormition veut évoquer Celle qui se couche une dernière fois pour recevoir le relèvement pascal, tel que l’a vécu Jésus, son divin Fils. Et l’Assomption évoque Celle qui est accueillie par son Fils dans la gloire du ciel.
Célébrer l’Assomption de Marie, c’est croire que Marie est au ciel, près de son Fils, et qu’Elle intercède pour nous. Jésus, sur la croix, nous l’a donnée pour mère et Il la garde maintenant à ses côtés, pour l’écouter qui intercède auprès de Lui pour ses enfants que nous sommes toujours.
Et Dieu sait si, ici à l’Abbaye de Beauchêne, Marie est proche de ses enfants et reste la mère qui écoute, console et intercède, même miraculeusement. Le culte que vous rendez à Marie, chers confrères chanoines, chers frères et sœurs fidèles de cette Abbaye, est un bienfait non seulement pour vous et votre région, mais pour l’humanité et la terre entière. On ne dira jamais assez la force de la présence de Marie dans nos vies chrétiennes et dans la vie du monde ; son manteau de joie, d’espérance et de salut le recouvre, comme aussi chacun qui se tourne vers Elle en particulier.
En rendant grâce pour cette année jubilaire que l’Abbaye de Beauchêne a vécue, c’est donc dire merci à Marie pour tous les bienfaits qu’elle a accordés à tous ceux qui l’ont approchée, priée, implorée, remerciée ; Elle, qui, couronnée d’étoiles, prend maintenant intimement soin de ses enfants encore restés sur terre.
Ainsi on parle du dogme de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie ; mais un dogme dans l’Église catholique, qu’est-ce que c’est ? C’est ce qu’on peut appeler une ”vérité de foi”. C’est quelque chose de vrai et de réel, mais qu’on ne peut démontrer et comprendre que par la foi. Le pape, quand le moment propice est arrivé, définit un dogme. La définition du dogme arrive après de nombreuses années d’études, de recherches et de prières de la part des théologiens et de tous ceux qui mettent leur science et leur compétence au service du Magistère de l’Église, c’est-à-dire son enseignement.
Et ce dogme de l’Assomption n’est pas si vieux, puisqu’il date de l’année 1950, donc au siècle dernier, il y a à peine plus de soixante-dix ans. Mais depuis bien longtemps, l’Assomption de Marie avait toujours paru une évidence, qu’il fallait pouvoir malgré tout circonscrire, jusqu’à pouvoir arriver à une définition de foi, qui est celle qu’a prononcée le pape Pie XII en ces mots : « L’immaculée Mère de Dieu, au terme de sa vie terrestre, a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel ».
L’Assomption de la Vierge Marie s’inscrit dans le même mouvement que l’Ascension du Christ ressuscité parce que la Mère et le Fils sont liés et Celle qui, de son corps virginal, a donné naissance à l’auteur de la vie, ne pouvait, en son corps d’humanité, retourner à la terre. L’Assomption de Marie découle donc de sa maternité divine.
Face à cet événement de l’incarnation du Fils de Dieu dans le sein de Marie, l’Assomption apparaît comme une deuxième face de cet événement, car son assomption personnelle inaugure la future assomption de l’humanité en Dieu, le retour à Dieu de l’humanité. Vous voyez donc en quoi et comment s’exerce si merveilleusement la maternité de cette jeune femme : comme Marie a enfanté son Fils au monde, ainsi par son Assomption enfante-t-elle l’humanité au ciel.
Ainsi Marie ne s’élève pas, elle est élevée. Marie est restée à sa place dans le plan de salut de Dieu, bien discrètement, bien humblement. C’est ça l’humilité : rester à sa place de créature, confectionnée par l’humus, la glaise du sol. Debout au pied de la croix, face à la nuit de l’épreuve, elle ne fuit pas, elle reste là, à sa place, toute pétrie d’humilité, elle ne s’élève pas, elle est élevée.
Elle est la ”Toute comblée de grâce”, c’est-à-dire la grâce qui vient de la mort et de la résurrection de son Fils, celle qu’elle a reçue par anticipation, dès sa conception immaculée. Quant à nous, toutes ces grâces de salut, nous les recevons par les sacrements. Saint Paul l’a dit : « C’est par grâce que vous êtes sauvés ». Ainsi la grâce reçue de Marie à sa conception, et qui l’a menée à son Assomption, nous la recevons dans les sacrements qui nous sauvent du péché jusqu’au jour de Dieu.
L’Apocalypse de saint Jean nous a présenté la femme dont le « signe grandiose apparut dans le ciel ». Cette femme est à la fois Marie et l’Église. Marie est la parfaite image de l’Église à venir, elle est l’aurore de l’Église dans sa victoire sur la mort. En cela, Marie guide et soutient l’espérance du peuple de Dieu encore en chemin, Elle nous fait aspirer à rechercher les grâces d’en haut. Et, pour cela, Elle laisse à notre méditation son Magnificat, le chant qu’elle avait chanté avant d’enfanter le Christ. Ainsi soit-il !
Après la messe, les fidèles pouvaient visiter quelques stands et déjeuner dans la Salle du Relais. L’après-midi, une procession a eu lieu dans le parc avant les Vêpres.
voir les photos
20 – 22 juillet 2021 : Chapitre Provincial
La semaine qui vient de s’écouler a été riche en émotions. En effet, le chapitre provincial des Chanoines Réguliers du Latran s’est tenu à Beauchêne, du mardi 20 au jeudi 22 juillet. Il s’agissait d’élire le nouveau Provincial et les autres charges de la Province. Nombreux ont été les fidèles à prier et à jeûner pour que l’Esprit-Saint guide les participants de ce chapitre : le Père Abbé Général Franco Bergamin, Paul Pawlak, Guillaume van der Knaap, Joseph Vennix, Philippe Cailleau, Édouard Bodin, Jan Kuziemski, Joseph Geelen, Sebastian Gozdziejewski et Stéphane Axisa.
Le chapitre se ressemble tous les trois ans pour traiter des différents sujets relatant de la vie de la Province.
Le chapitre a choisi pour trois ans la gouvernance de la Province :
Provincial de la Province et Prieur de l’Abbaye de Beauchêne : P. Paul Pawlak
Maître des Novices et des Profès : P. Stéphane Axisa
Conseil du Provincial :
- Jean-Marie Lafite (vicaire provincial)
- Stéphane Axisa
- Édouard Bodin
Économe provincial : P. Joseph Vennix
Un verre de l‘amitié a clôturé ce chapitre, à la fois pour fêter ces résultats et pour fêter l’anniversaire d’un fidèle familier de Beauchêne.
voir les photos
18 juillet 2021 : Accueil des nouveaux familiers
Dimanche 18 juillet, à Beauchêne, six nouveaux fidèles ont été reçus « familiers » dans la Congrégation des Chanoines Réguliers du Latran : L’abbé Benoît Rolans-Gosselin, Mme Myriam Audineau, Mr David Sylvan, Mme Marcelle Deguil, Mr et Mme Anne-Marie et Jean-Joseph Granville. Chacun, d’une façon ou d’une autre a rendu service à l’abbaye ou s’est montré disponible, en telle ou telle occasion, envers les Chanoines. C’est le père abbé général, don Franco Bergamin qui les a accueillis comme familiers. Ils vont ainsi bénéficier, sans autre engagement de leur part, comme tous les familiers, de tous les mérites acquis par la Congrégation depuis sa fondation. Au moment de leur mort, ils sont aussi assurés de toutes les prières de la Congrégation pour leur salut éternel.
Comme chaque année, un repas fraternel a réuni les familiers et la Congrégation, permettant à chacun de faire meilleure connaissance de ses frères.
Le nombre des familiers de Beauchêne s’agrandit chaque année, preuve de la vitalité de cette abbaye. Deo Gratias !
voir les photos
6 juin 2021 : Fête du Saint-Sacrement
C’est le cardinal Barbarin qui présidait la messe solennelle de la Fête du Saint-Sacrement. En ouvrant la cérémonie, il a précisé que les fêtes qui suivent Pâques sont une sorte de reprise du temps pascal, dans le temps ordinaire. Ainsi, la fête que nous célébrons aujourd’hui est une reprise du Jeudi Saint, de l’Institution de l’Eucharistie. Nous fêtons le Saint-Sacrement, comme s’il n’y en avait qu’un !
Dans son homélie, l’archevêque émérite de Lyon a rappelé que c’est le pape Urbain IV qui en 1263, demande que l’on crée un Office dédié au Saint-Sacrement. Pour cela, il crée un concours de théologiens : les deux finalistes sont Bonaventure et Thomas d’Aquin. On raconte qu’après avoir entendu l’Office lu par saint Thomas d’Aquin, devant l’évidente supériorité de cet écrit, saint Bonaventure aurait déchiré le sien ! Cet écrit était la fameuse séquence chantée ce jour, Lauda Sion.
Le cardinal a continué par un parallèle entre la Procession du Saint-Sacrement et la fête de Simhat Torah (La Joie de la Torah). En effet, ce jour-là, les Juifs organisent également une Procession des rouleaux de la Torah. Ils font 7 fois le tour de l’estrade de lecture, en chantant des chants de joie et d’allégresse.
Quelle merveille, quelle merveille ! a répété le cardinal en levant les mains. Merci pour l’Eucharistie, merci pour ce qui va venir ! La Table du Ciel s’ouvre à chaque Eucharistie ; c’est comme si nous étions déjà au Banquet du Royaume. Merci ! Merci !
La difficulté de l’Eucharistie c’est que cette joie est suivie du désastre du Vendredi Saint. Mais aujourd’hui, regardons ce qui nous attend là-haut, dans notre Maison. Saint Paul dit que notre vie est déjà ressuscitée avec le Christ. Au milieu du don extraordinaire de l’Eucharistie, nous savons qu’il existe la trahison de Judas, la trahison humaine. Mais oublions-la aujourd’hui, parce que c’est fête ! Réjouissons-nous, comme si nous étions déjà à la Maison, c’est presque un jour du Royaume venu jusqu’à nous.
En achevant son homélie, le cardinal a avoué que quand il monte à l’autel pour célébrer la messe, il se pense indigne mais que Jésus lui dit : « C’est Moi qui célèbre. » Quelle merveille, quelle splendeur d’être unis à Toi, Jésus, à chaque célébration eucharistique !
Après la messe, la Procession du Saint-Sacrement a au lieu dans le parc de l’abbaye, avec 4 stations, lectures d’évangile et chants. Puis l’adoration eucharistique s’est prolongée jusqu’à 18 heures, dans la chapelle.
Stéphanie d’Espiès
voir les photos
5 – 7 mars 2021 : Week-end de récollection
Les trois jours de récollection avec les Frères et Sœurs de l’Amour Miséricordieux de Getafe, Espagne, du vendredi 5 au dimanche 7 mars 2021.
Pour la troisième année consécutive, les frères et sœurs de l’Amour Miséricordieux viennent animer trois jours de récollection à Beauchêne. Le thème de cette année est, sans grande surprise, saint Joseph mais plus particulièrement, l’action de l’Esprit-Saint dans la vie de saint Joseph.
Le premier enseignement, du père Santiago, commence après le Chemin de croix de 15 heures, suivi tous les vendredis de Carême, à Beauchêne : « Comment l’Esprit-Saint a-t-il façonné l’âme de saint Joseph ? » Dieu a modelé cet homme, né pécheur, de façon très concrète. Dieu nous appelle à la vie de manière très personnelle, avec un plan unique pour chacun de nous. Son plan pour saint Joseph était que celui-ci devienne son Fils, l’époux de la Vierge Marie et le père de Jésus, Dieu fait homme. Ce plan est évidemment exceptionnel et Dieu lui a donné l’abondance de l’Esprit-Saint pour pouvoir être parfaitement enfant de Dieu, époux de la Vierge Marie et père de Dieu fait homme. Ceci montre la grande confiance de Dieu envers saint Joseph. En effet, Dieu prévient toujours, par sa grâce, ce qu’Il nous demande. Alors comment l’Esprit-Saint a-t-il façonné saint Joseph pour ce dessein exceptionnel ? Dans sa vie humaine, c’est un homme comme tous les hommes. Il semble donc très proche de nous. Par le baptême, nous sommes fils de Dieu. Saint Joseph n’a évidemment pas reçu le baptême, c’est pourquoi l’Esprit-Saint lui a donné une grâce réelle, sinon sacramentelle, de fils de Dieu.
Regardons sa façon de réagir, dans les quelques passages de l’évangile qui concernent saint Joseph. Il est appelé « juste » comme le vieillard Siméon, c’est-à-dire que toute sa vie est donnée à Dieu.
1. Sa vie est orientée selon la Loi de Dieu
Un fils reçoit la vie de son père, il la reçoit en permanence dans la vie spirituelle. Toutes ses décisions sont méditées, priées, selon la Loi de Dieu. Par exemple, quand il voit que Marie est enceinte, il cherche quelle est la Loi de Dieu. Sa première façon de vivre est donc de vivre selon la Loi de Dieu. Il ne la juge pas et ne la contourne pas. Il la reçoit comme un cadeau de son Père. La Loi de Dieu est la Loi d’un Père très aimant, qui nous montre le chemin du bonheur en nous donnant les Dix Commandements. Or, il est très difficile à quelqu’un de se soumettre à une autre volonté que la sienne. Pourquoi saint Joseph a-t-il pu le faire ? Parce qu’il avait une confiance absolue dans l’amour de son Père.
2. Il est resté fidèle à la Loi
Il voulait sa Loi avec son cœur et sa volonté parce qu’il avait une confiance absolue en Dieu. Il a donc pu être parfaitement fidèle, il n’a jamais douté. Il existait donc une relation d’intimité entre Dieu et saint Joseph.
3. L’intimité de Dieu et de saint Joseph
Grâce à cette fidélité et à cette intimité, Dieu peut alors lui communiquer sa volonté par des songes. C’est bien la preuve de cette intimité parfaite, bien que saint Joseph ait été pécheur, comme nous l’avons vue, dans le sens qu’il a reçu le péché originel, contrairement à son épouse. Que pouvons-nous en conclure ?
Que le péché n’est pas un obstacle à la grâce. Le péché n’est pas un obstacle pour Dieu. L’obstacle, c’est quand nous tombons et que nous restons à terre. Nos réactions nous centrent souvent sur nous-même et c’est cela qui devient un obstacle pour Dieu. Mais si je me tourne vers Dieu, que je reconnais ma petitesse et que je me tourne vers le Seigneur dans la confession, j’acquiers plus d’humilité et de grâces. Car Dieu peut ainsi convertir le péché en grâce.
Pendant la messe qui a suivi cet enseignement, le père Santiago a également prononcé l’homélie. Il se trouve que, providentiellement, la première lecture de ce jour évoquait le Joseph de l’Ancien Testament, ce que le père Santiago n’a pas manqué de souligner, en considérant que c’était un cadeau du Ciel ! Ainsi le Seigneur confirme-t-il le thème de cette retraite : « Allez à Joseph ». Il existe, en effet, beaucoup de relations entre ces deux Joseph. Saint François de Sales, saint Laurent de Brindisi et plusieurs papes disent que le Joseph de l’Ancien Testament est une figure du Joseph du Nouveau Testament et également une figure du Seigneur.
1. Joseph était le fils bien-aimé de Jacob et ses frères en étaient jaloux comme beaucoup de saints sont jaloux de saint Joseph, à cause de sa relation privilégiée avec la Sainte Vierge.
2. Joseph fut vendu par ses frères, ils le maltraitent et il arrive en Égypte parce que Dieu avait déjà son plan. Joseph ne le comprenait pas mais il a fini par devenir le vice-roi d’Égypte. Il avait accumulé tant de blé qu’on ne pouvait pas le compter. C’est par un songe que saint Joseph est conduit en Égypte parce qu’Hérode veut tuer l’enfant. Saint Joseph ne comprend pas pourquoi il faut aller là, mais le Seigneur veut accomplir cette prophétie : « D’Égypte, j’ai appelé mon fils ». Saint Joseph garde le Seigneur pour le monde, parce que le Seigneur est le pain dont nous avons besoin.
Le monde meurt de manque d’amour et de pain spirituel. C’est pourquoi, on doit toujours garder la figure de saint Joseph dans l’Eucharistie. Le pape François a obligé tous les prêtres à le nommer dans l’Eucharistie, parce que c’est bien lui qui nous a gardé Jésus et qui nous le présente. Dans ces temps de grande misère spirituelle, où les gens ont tellement faim, on a besoin de saint Joseph pour qu’il nous distribue ce pain, pour que nous priions pour ceux qui ne viennent pas se nourrir. Comme les frères de Joseph qui l’ont vendu et sont ensuite venus demander du pain.
Il faut savoir que la Miséricorde de Dieu surpasse tous nos péchés et seul, le Seigneur peut nous rassasier. Dans toutes nos eucharisties, demandons à saint Joseph de rapprocher le pain du Ciel à ceux qui ont besoin de Lui.
Samedi 6, c’est également le père Santiago qui a prononcé l’homélie de la messe matinale. L’évangile était celui de l’Enfant Prodigue. Le père Santiago a alors rappelé que le pape François, dans sa Lettre Apostolique, Patris Corde, imagine que le modèle du père miséricordieux de la parabole est pris sur saint Joseph. C’est sûr que Jésus a vu ce modèle dans la vie de son père et nous devons faire de même. Nous n’avons peut-être pas le même modèle mais nous en avons besoin. Pour le pape François, saint Joseph a une spiritualité qui consiste à accueillir et non pas à expliquer. Le modèle du père que donne saint Joseph est le père qui accueille.
Nous devons accueillir saint Joseph comme notre père parce que notre père nous accueille toujours et nous en avons besoin. Le Fils Prodigue revient à la maison et le père l’accueille et se réjouit. Il l’accueille dans la faiblesse, dans le péché et dans l’échec. Aujourd’hui, nous devons nous mettre sous le manteau de saint Joseph comme Dieu le Père nous accepte. La spiritualité de saint Joseph qui accueille, le Seigneur l‘a vue tous les jours : comment saint Joseph accueillait les pauvres, les étrangers mais surtout, toutes les circonstances de la vie.
Quand une situation que nous ne comprenons pas nous arrive : maladie, injustice, échec … nous nous demandons : « Pourquoi moi ? » Mais ce n’est pas la spiritualité de saint Joseph. Si on veut tout comprendre, on va se révolter contre Dieu. Le pape François cite aussi le livre de Job : quand sa femme cherche des explications, Job lui rétorque que si Dieu donne le bien, pourquoi ne pas accepter le mal ? Cela est vraiment une spiritualité qui accueille. On doit vraiment accueillir la réalité parce que si on veut l’expliquer, on va se mettre en colère, comme le fils aîné, quand son cadet revient. C’est le péché originel qui cherche à savoir par lui-même ce qui est bien ou mal. Le diable est derrière cette attitude. Il faut accueillir sans vouloir contrôler et vivre au mieux ce que Dieu nous envoie. C’est cela, la spiritualité de saint Joseph et de la Vierge Marie. Cette famille fonctionnait ainsi, ils ne luttaient pas pour expliquer ou critiquer les politiques, ils accueillaient et c’est pour cela qu’ils vivaient en paix. Et là où est la paix, là est le Seigneur.
Essayons de ne pas tout comprendre parce que la Croix ne peut pas se comprendre.
Samedi, enseignement après la messe
Hier, nous avons montré comment l’Esprit-Saint travaillait en saint Joseph comme fils de Dieu, époux et père. Aujourd’hui, nous parlerons de saint Joseph comme époux. La meilleure façon est de demander à Notre-Dame qu’elle nous dise les secrets qu’elle seule connaît. Nous allons parler d’un mystère, le plus important pour notre salut.
Chez les Juifs, le mariage se faisait en deux parties : la jeune fille avait 12/13 ans, l’homme 18/20 ans. Les parents arrangeaient le mariage. Ils se promettaient un futur mariage et ensuite seulement, cela pouvait être plusieurs années après, les époux vivaient ensemble. Et saint Joseph avait sans doute déjà vu Marie. Imaginons notre réaction à la vue de Marie. La sœur Belem fait alors référence à une anecdote survenue dans le Bronx, à New-York, grâce aux Franciscains. Un chenapan trouve dans une cabine téléphonique l’image d’un « hippie lumineux ! ». Il ressent alors une grande paix, commence à s’intéresser à ce hippie, est invité en pèlerinage à Fatima, où il pleure tout au long de sa présence là-bas, en découvrant l’amour de la Sainte Vierge pour lui.
Marie a sûrement dit à saint Joseph qu’elle voulait rester vierge et il n’a rien dit. Il a accepté. La docilité de saint Joseph à l’Esprit-Saint est magnifique parce qu’il comprend avec le cœur, non pas avec la tête, qui raisonne avec des connections logiques alors que le cœur comprend la présence de la grâce. La foi ne peut pas s’exprimer dans la logique mais le cœur comprend plus profondément.
Le silence est la preuve de l’action de l’Esprit-Saint chez saint Joseph : il accueille une certitude en silence. Il accueille cette décision de Marie alors qu’ils sont déjà mariés juridiquement. La deuxième partie du mariage se faisait quand la jeune fille était conduite dans la maison de son époux. C’est entre ces deux parties du mariage que l’ange Gabriel apparaît à Marie. La première réponse de Marie est de penser à son époux. Son cœur d’épouse pense à « Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas d’homme ? » Elle sait que ce sera un problème pour Joseph parce qu’il sait déjà qu’elle veut rester vierge.
Mais elle fait confiance, elle dit OUI. Le monde a besoin qu’Elle dise oui. Quand l’ange annonce à Joseph que l’enfant vient de l’Esprit-Saint, il n’a pas à donner son oui. On attend seulement de lui qu’il obéisse. Nous sommes nés dans le péché, comme saint Joseph et nous-mêmes, nous avons seulement à accueillir et à obéir.
Comment cette Sainte Famille devient-elle le modèle de toute famille ? le cœur de saint Joseph a été d’autant plus déchiré que Marie ne lui dit rien. En effet, elle sait que les mystères de Dieu doivent rester secrets. Elle attend le temps du Seigneur en respectant le silence de Dieu. Elle croit à la bonté de Dieu. Joseph doit apprendre à souffrir pour aimer la Pleine de Grâce, pour apprendre que cette femme ne lui appartient pas, pour la respecter, pour se sanctifier avec elle. Et Joseph souffre mais il doit passer par cette épreuve pour apprendre que la seule chose SÛRE en ce monde est l’amour de Dieu, toujours le même, toujours fidèle.
Et voilà que Joseph apprend que sa femme est un mystère pour lui. Il la voyait tous les jours et il se savait envahi par la présence de Marie. C’était lui le chef de famille, c’est lui que l’Esprit-Saint prévient pour prendre les décisions. Mais il sait bien que l’enfant et son épouse sont les plus importants. Il sait cependant, que c’est lui le chef de famille, même dans la maison du Fils de Dieu ! C’est Joseph qui a enseigné à Jésus le Notre Père. Chaque époux doit aimer son épouse comme Joseph aimait Marie et chaque épouse doit aimer son époux comme Marie aimait Joseph.
Marie qui voulait se consacrer à Dieu, voilà que Dieu lui donne un époux et un enfant ! Marie commence à aimer Dieu davantage, à mesure qu’elle aime Joseph et vice versa. Cet amour d’âme à âme est aussi le fondement du mariage chrétien. Ils cherchaient seulement la volonté de Dieu, avec l’assurance que donne l’amour de ses parents. Le mystère de Marie est qu’elle est unique parce qu’elle a vécu enfouie dans ses moments quotidiens de mère et d’épouse. Quand elle voyait ce que faisait la grâce dans son époux, elle rendait grâce à Dieu. Joseph est l’homme juste, l’homme bon, dans le sens où il assume dans son âme la volonté de Dieu. Il est aussi un mystère d’amour pour Notre-Dame et il n’y a que lui qui soit capable de nous l’enseigner. On comprend très bien Notre-Dame comme notre mère, mais comme épouse ? Nous pouvons arriver à l’aimer au point qu’elle remplisse notre cœur tout entier. Le mariage est le signe de ce que nous vivrons au ciel. Ce que nous vivons sur terre est un reflet de ce que nous vivrons au Ciel. « Ô saint Joseph, apprends-moi à aimer Notre-Dame, comme tu l’aimais sur terre »
Nous avons ensuite vécu le moment le plus bouleversant de ces trois jours, pendant l’adoration. En effet, un prêtre a béni personnellement chacun des participants, petits et grands, avec le Saint-Sacrement. De beaux chants d’amour au Seigneur accompagnaient cette longue cérémonie, où chacun se sentait visité, regardé et aimé en personne par Jésus- Hostie.
Le samedi après-midi, l’enseignement a repris
Comment l’Esprit Saint agit sur saint Joseph ? saint Joseph en tant que père de Jésus
Le Père Santiago s’aide pour cet enseignement des écrits du Pape François et du Pape St Jean Paul II. Joseph est le vrai père de Jésus. On dit souvent que c’est le père adoptif mais NON dit Jean Paul II Ce n’est pas son père biologique, c’est son vrai père. Être père : en principe c’est celui qui donne la vie – Souvent un homme donne vie mais après il peut cesser d’être père. La définition du Père : c’est celui qui donne toujours vie. Il est en permanence Père. Dieu nous donne vie chaque jour. S’il voulait, il nous l’enlèverait. Être père : c’est donner la vie à chaque instant.
La Paternité c’est donner la vie en permanence. Joseph s’est donné entièrement à la vie du Seigneur et, chaque jour, Jésus se construisait en prenant l’exemple sur saint Joseph, son père. Pour nous aussi, saint Joseph peut être notre père. Nous avons besoin du don de saint Joseph en tant que père. Nous devons nous tourner vers lui. Aucun parent ne remplit son rôle aussi bien que saint Joseph. Demandons-lui qu’il nous adopte et qu’il veille sur nous comme il a veillé sur Jésus.
Jésus s’est revêtu de la nature humaine. Il a eu besoin de grandir comme tout être humain. Au baptême, le baptisé reçoit en lui le Christ. Nous sommes fils de Dieu et nous l’avons dans nos âmes. À cause du péché, nous avons besoin de demander à saint Joseph de nous donner la VIE. En créant saint Joseph, c’est un miracle du Seigneur qui nous est donné.
Dieu veut nous donner ce père afin que nous puissions nous blottir dans ses bras lors des difficultés. On dit que saint Joseph est la terreur des démons. Comment saint Joseph a-t-il reçu cette force de Dieu ? En acceptant sa faiblesse et son échec. Il ne se vante pas et s’abandonne totalement à Dieu sans se rebeller. Il accueille et accepte. Importance de ce Père (saint Joseph) qui continue d’avancer avec la force de Dieu. Si nous accueillons saint Joseph comme Père, nous agirons comme lui. Nous, humains, ne savons pas accepter l’échec. On a besoin de demander à saint Joseph « Père apprends -moi à être fort. » La paternité de saint Joseph : être père de Jésus tout en sachant qu’il n’est pas Dieu. La chasteté vient du cœur : nous voulons posséder ce que nous avons créé (c’est mon fils) mais c’est un enfant de Dieu. Être Père c’est faire en sorte que son fils arrive à devenir « enfant de Dieu ».
Par le baptême, nous parents, nous sommes engagés à ce que notre enfant soit enfant de Dieu mais, humainement, on se dit il est à nous. Demandons à St Joseph comment être père, comment élever cet enfant, lui apprendre à remplir sa mission de Fils de Dieu : donner la vie en abondance pour qu’il puisse mourir sur la croix… Parfois, nous voulons porter la croix de nos enfants. Mais chacun doit porter sa croix. Chacun a ses obligations. Les enfants aussi. Jésus travaillait à l’atelier comme charpentier. Il apprenait à servir, à porter sa croix. Le mensonge consiste à dire qu’on doit protéger nos enfants. C’est faux. Ils ont leurs responsabilités, leurs tâches à accomplir. Jésus a grandi à partir de ce que lui a appris saint Joseph. Cela dépasse la psychologie. saint Joseph est Père de Jésus et protecteur de la Sainte Famille. Saint Joseph fait ce que Dieu lui demande. Nous devons faire de même. Souvent nous savons que nous allons mal faire alors nous ne voulons pas le faire. La Sainteté ne consiste pas à faire mieux que les autres. A-t-on déjà vu un père faire des choses qu’il ne connait pas et n’arrive pas à faire et être content de son échec ?
Saint Joseph est ainsi, Il accepte ses échecs et sa faiblesse. Que St Joseph nous accueille comme ses enfants afin que devenions comme lui. Amen
L’enseignement continue sur le péché originel, qui nous apprend comment est Dieu et comment Il réagit. N’oublions pas que c’est une Personne, qui a des sentiments. Souvent, les gens se plaignent qu’ils ne voient pas l’intérêt de se confesser parce qu’ils disent toujours la même chose. Il y a pourtant une autre manière de regarder notre péché. Pour couper un arbre, il faut aller à la racine. Il faut alors voir quelle est la racine de mon péché. La racine du péché se trouve dans le péché originel. Nous avons tous – sauf la Vierge Marie – été conçus dans le péché originel et, bien qu’il soit enlevé le jour de notre baptême, la concupiscence, la tendance au mal, un certain goût pour le mal, demeure en nous. C’est un reste, une conséquence du péché originel.
Méditons le passage biblique du péché originel. On y apprend beaucoup de choses. Tout d’abord, ce que Jésus confirmera par la suite, c’est le mensonge du démon. Le péché originel a été choisi librement après un mensonge du démon. Le serpent dit que Dieu ment : « Non, vous ne mourrez pas ». Le mensonge du démon est tentant : qui vais-je croire ? Ensuite, il y a une volonté propre de la part d’Eve : je choisis de croire le serpent. Pourquoi ? Parce que cela l’intéresse de connaître le Bien et le Mal, cela va lui donner une science, une connaissance. Le démon prend notre désir de connaître et de savoir mais fait déborder ce désir de façon désordonnée. En effet, ce désir d’avoir la science du Bien et du Mal nous parle de notre désir d’être comme Dieu. Mais, Seul Dieu sait réellement où est le Bien et où est le Mal. Nous avons une tendance désordonnée à vouloir juger par nous-même ce qui est bien et ce qui est mal. Je vais alors juger avec mes propres critères ; par exemple : « la souffrance est mauvaise » ou « il est bien d’être riche ». Selon MES critères du Bien et du Mal, je me juge moi-même, je juge les autres et même Dieu. Nous avons une opinion sur tout et sur tous. En nous, le péché originel a laissé un goût, une tendance à vouloir être Dieu. Je décide, je juge et je continue mes péchés. Je ne mets pas Dieu à sa place de seul Juge. Si je cherche concrètement la racine de mon péché, je me demande comment je veux prendre la place de Dieu.
Prions l’Esprit-Saint de nous donner la lumière qui nous permettra de reconnaître nos péchés. Il nous donnera sa lumière et nous serons étonnés de voir que certaines choses qui nous paraissaient énormes vont se remettre à leur vraie dimension et d’autres, qui nous paraissaient minimes, vont se montrer beaucoup plus graves.
Dimanche matin, à la messe, c’est encore le père Santiago qui a prononcé l’homélie. La première lecture était tirée du Livre de l’Exode : le don des Dix Commandements, le Psaume 18 B, rappelait aussi la Loi parfaite du Seigneur et enfin, l’évangile du jour présentait l’épisode où Jésus chasse les marchands du Temple. « Nous avons les commandements dans les lectures d’aujourd’hui. Si Dieu nous donne des préceptes, c’est pour que nous l’aimions davantage, pour que nos cœurs soient ouverts. Les commandements de Dieu ne sont pas comme les règles d’un gouvernement qui écrase injustement. On ne peut pas vivre ces commandements de manière humaine mais il faut les vivre de façon divine. Un commandement de Dieu ne peut pas rétrécir nos cœurs mais il doit l’agrandir.
Le Psaume dit que la Parole de Dieu est plus savoureuse que l’or fin, ainsi sont les commandements de Dieu. Dans le Temple, les Juifs vivaient les commandements de Dieu, ils servaient ceux qui venaient faire leur offrande à Dieu. Mais, de ce qui était divin au commencement, ils ont fait une entreprise. Nous aussi, quelquefois, nous vivons les commandements de façon purement humaine. Nous devons changer nos cœurs, ne pas vivre ces commandements de façon mondaine. Par exemple, pourquoi dois-je honorer mes parents ? Pour qu’à travers cette obéissance, en embrassant leur main et en demandant leur bénédiction, nous apprenions à aimer Dieu. Par exemple, quand une sœur entre dans la Communauté, ses parents lui disent qu’elle doit leur obéir : « Comment Dieu voudrait-Il que tu nous abandonnes ? » Nous vivons souvent les Commandements de cette façon, parce que c’est nous qui sommes dans le centre, pas Dieu.
Ne pas tuer : on s’excuse souvent avec ce commandement, en disant : « Je n’ai tué personne et je n’ai pas volé ». En disant cela, nous sommes très loin de Dieu parce que même si nous n’avons pas tué physiquement, cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas des assassins. Jésus dit que celui qui juge son frère a déjà tué. Par exemple, nous savons qu’un Musulman a tué un prêtre et une religieuse. Nous jugeons cet homme et ainsi, nous nous faisons les ennemis de la Croix. C’est comme enlever la grâce qu’ont reçue ce prêtre et cette religieuse. Celui-ci a dit : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Le Seigneur les justifie et nous, nous les condamnons. La vision de Dieu est radicalement différente de celle des hommes. Le Chrétien préfère perdre sa vie plutôt que juger car le jugement appartient à Dieu. C’est pourquoi nous prions tous les jours : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons » et tous les jours, nous jugeons celui qui ne porte pas de masque, celui qui conduit mal, celui qui roule trop lentement, celui qui fait quelque chose qui ne nous plaît pas…Et le péché augmente dans notre cœur et nous ne sommes pas heureux parce que nous sommes assassins dans notre cœur. Nous sommes comme ces Juifs du Temple, notre offrande n’est pas agréable à Dieu.
Ne pas convoiter les biens de mon prochain : On se trouve très chaste, très pur mais dans notre cœur, nous avons des amours que nous possédons, nous nous fâchons quand nos enfants ne nous appellent pas, quand nos petits-enfants ne nous portent pas assez d’attention. Parce que Dieu n’est pas encore au centre de notre cœur. C’est notre ego qui est au centre de notre cœur. On m’a fait ci, on m’a fait ça et je souffre… La seule personne qui puisse nous libérer, c’est Jésus-Christ. Si je ne le regarde pas, je ne veux pas être comme lui, je ne veux pas me charger de ma croix, mon cœur ne va pas être éduqué. C’est pourquoi le Seigneur dit à ceux qui se croient parfaits : « Je vais détruire ce Temple et en trois jours, je vais le ressusciter. » C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur de perdre notre vie. Le démon utilise la peur de la mort sociale, affective, familiale, la mort de mon ego. Nous ne devons pas avoir peur de la mort parce que le Christ seul va nous libérer de notre péché.
Dimanche après-midi, a lieu le dernier enseignement :
Comment saint Joseph s’est-il laissé guider par l’Esprit-Saint ? La vertu essentielle de saint Joseph est la foi. Quand il reçoit un songe, il ne le met pas en doute. Il obéit tout de suite. Sa foi est très vive, il est prompt à croire les signes que donne le Seigneur. Si on le compare avec Zacharie qui demande un signe, on voit le manque de foi du père de Jean-Baptiste. Saint Joseph a une foi d’enfant, c’est une enfance spirituelle. Il est capable d’avoir une foi rapide mais il n’est pas irréfléchi, il reconnaît que le songe vient de Dieu, il y répond. Notre relation avec le Seigneur est-elle aussi simple et « facile » que celle de saint Joseph ? Avons-nous fait un chèque en blanc à l’Esprit-Saint ? Être fidèle à l’Esprit-Saint dans sa vie, c’est être fidèle au style de l’Esprit-Saint. Saint Jean écrit : « L’Esprit souffle où Il veut, on ne sait pas d’où Il vient, ni où Il va. » L’Esprit est une personne divine qui a un vouloir, des goûts, une manière de vouloir les choses. Son style c’est faire comme Il veut, on ne sait pas d’où Il vient, ni où Il va. L’être humain est très décontenancé par cette façon de faire parce que l’humain aime la sécurité. Le Seigneur, Lui, par exemple, prévient Joseph au dernier moment pour lui dire d’aller en Égypte. Dieu savait pourtant depuis longtemps qu’Hérode voulait faire périr l’enfant. Pourquoi l’Esprit-Saint nous fait-Il vivre comme cela ? Parce qu’ainsi, nous devenons plus souples, plus modelables. L’Esprit-Saint a besoin que nous soyons malléables, souples. Si nous sommes durs comme du marbre, Il aura besoin de taper plus fort, de donner un coup plus dur. Quand saint Paul compare notre condition humaine à de l’argile, il montre que le Seigneur nous façonne, que c’est l’Esprit-Saint qui réalise la sainteté en nous. Saint Joseph était disponible dans les détails, parce qu’il était un enfant dans les bras de son Père. Il n’avait aucun doute sur l’amour de son père, c’est pourquoi il était capable de vivre au rythme de l’Esprit-Saint.
Il respectait aussi l’Esprit-Saint dans les autres et tout d’abord dans son épouse Marie. Il reçoit comme épouse une femme qui a une relation tellement spéciale avec Dieu, qu’Elle enfante le divin. Chaque personne est un mystère parce que chacun a une relation unique avec Dieu. Entre époux, on peut avoir la tentation de penser tout savoir sur la relation de son conjoint avec Dieu. Mais chacun a son propre chemin, que l’autre doit respecter. L’autre n’est pas ma propriété. Chaque personne est l’unique propriété de Dieu. Nous devons respecter ce mystère de l’autre, comme saint Joseph l’a fait avec son épouse. Une autre tentation, au bout de plusieurs années de mariage, est de croire que l’on connaît son conjoint par cœur. C’est faux, l’autre a une vie intérieure que je ne connais pas.
Chaque jour, saint Joseph reçoit Marie comme un trésor nouveau. Dans le plan de Dieu, saint Joseph a reçu Marie dans sa réalité d’aide mutuelle. Rappelons-nous que Dieu cherche pour Adam « une aide qui lui soit assortie » Gn 2, 18. Saint Joseph accepte ce plan de Dieu : Joseph et Marie se reçoivent chacun comme aide adéquate, l’un pour l’autre. Saint Joseph aurait pu refuser parce que Marie était beaucoup plus sainte que lui. Mais Dieu lui a donné cette grâce d’être son aide adéquate. La Vierge Marie respectait ce mystère de Dieu en saint Joseph et l’Esprit-Saint disait à saint Joseph ce que la famille devait faire. Les couples doivent respecter ce chemin de Dieu dans le conjoint et la confiance inclut le respect. Saint Joseph a respecté le mystère de l’Esprit-Saint dans son épouse et dans son Fils, Jésus, conçu de l’Esprit-Saint.
Saint Joseph a accepté l’Enfant-Jésus dans sa réalité d’homme et de Dieu, il a suivi l’Esprit-Saint. Quand Jésus a douze ans et qu’il reste à Jérusalem à l’insu de ses parents, ceux-ci le cherchent, angoissés mais la réponse de Jésus montre qu’il existe aussi un mystère chez l’enfant. Les parents doivent respecter ce mystère. Ils savent que les enfants sont appelés au ciel et les parents ne peuvent qu’aider leurs enfants à cheminer vers le ciel, sans donner leur avis.
Saint Joseph a aussi accepté l’Esprit-Saint dans la vie quotidienne, dans son travail et ses différentes allées et venues au rythme de l’Esprit-Saint. Sa vertu essentielle est la vertu du silence : il ne se met pas au centre de sa vie, ni de la vie des autres. Le centre du cœur de saint Joseph c’est Dieu. Il est rempli de Dieu. Il est à l’écoute de Dieu comme la Vierge Marie qui méditait dans son cœur. Il faut savoir attendre le temps de l’Esprit-Saint, qui est notre modèle. Saint Joseph sait que celui qui a la sagesse et la science, c’est l’Esprit-Saint. La vie de saint Joseph est la preuve que l’Esprit-Saint est à l’œuvre dans notre vie quotidienne. Il respecte notre liberté et Il attend qu’on Le laisse faire. Il faut L’appeler et L’écouter. Il n’est pas indifférent à notre vie terrestre, TOUT L’intéresse !
Cherchons à avoir l’intériorité et le silence suffisants pour recevoir l’Esprit-Saint. Cela ne signifie pas être taciturne. Au contraire, il faut communiquer.
Sœur Claire a rappelé que le pape François avait accordé l’indulgence plénière pendant toute l’année saint Joseph. Pour la recevoir – pour nous ou pour les défunts – nous pouvons :
• Invoquer saint Joseph ouvrier avant son travail
• Offrir une oraison à saint Joseph en faveur de l’Église persécutée.
• Méditer 30 minutes le Notre-Père
• Prier pour les intentions du Saint-Père
Ces trois jours de récollection se sont terminés après la messe du dimanche soir et ont été très appréciés des nombreux fidèles qui y ont participé.
Stéphanie d’Espiès
voir les photos
30 janvier 2021 : Couronnement de la statue de Notre-Dame de Beauchêne par le Pape François
Messe à l’abbaye le samedi 30 janvier 2021
Pendant que la délégation de Beauchêne attendait au Vatican d’être reçue par le Saint-Père, à Beauchêne, le père Joseph présidait la messe de Notre-Dame, Secours des Chrétiens. L’assemblée y était quasiment aussi nombreuse que pour une messe dominicale. L’évangile de la Tempête apaisée a inspiré père Joseph pour son homélie. En effet, Jésus pose deux questions aux apôtres : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? » et « N’avez-vous pas encore la foi ? ». Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi ; demandons-le lui par l’intercession de Notre-Dame de Beauchêne. Aujourd’hui, le père Paul est à Rome pour que le pape François pose les couronnes sur la statue, grâce à vos dons et à votre générosité. Cela est un signe pour le pape François que le culte marial rendu à Beauchêne est un culte ecclésial. C’est la foi en Notre-Dame de Beauchêne qui a poussé père Paul à renouveler la statue et les couronnes, parce qu’il a une grande dévotion à la Vierge Marie et surtout à Notre-Dame de Beauchêne.
Nous sommes témoins, continue père Joseph, que beaucoup d’entre vous, venez ici souvent pour prier la Sainte Vierge parce qu’Elle éduque notre foi. Mère de Dieu et Reine du Ciel, Elle nous conduit à Jésus-Christ. Comme disait Pie XII : «Heureux le peuple dont le Seigneur est Dieu, dont la Reine est la Mère de Dieu ! »
Que cette journée ravive en nous notre foi en Notre-Dame de Beauchêne, Secours des Chrétiens et Patronne du Bocage vendéen ; que cette foi, reçue de nos ancêtres, conduise notre famille, notre Bocage, notre pays pour qu’ils soient dignes d’être appelés enfants de Dieu. »
Les intentions du jour étaient évidemment centrées sur le recouronnement de la statue et sur la France où la Vierge Marie est apparue si souvent. Le chapelet des Mystères Joyeux, suivi par toute l’assemblée après la messe, déposait toutes les mamans sous la protection de Notre-Dame de Beauchêne. Enfin, la chorale a chanté Ô Clemens, Ô Dulcis, Ô Pia Virgo Maria avant le Laudate Mariam, repris avec conviction et émotion par toute l’assemblée, en ce jour vraiment particulier pour Beauchêne.
Recouronnement de la statue miraculeuse par le pape François à Rome
Dès que nous avons quitté Beauchêne pour nous diriger vers Rome, la joie ne nous a pas abandonnés un instant. Notre voyage a été un vrai pèlerinage. Notre parcours vers Rome était entremêlé de nos discussions fraternelles et de nos prières, Marie était avec nous.
Ce moment attendu depuis plusieurs mois, avec grande impatience, commençait à se réaliser. De temps en temps, nous doutions encore : vraiment ce n’est pas un rêve ? le pape François va bien mettre les couronnes sur la statue de Notre-Dame de Beauchêne ?
Le 30 janvier arrive et après la Messe et les prières, nous quittons notre Curie générale à Rome pour nous rendre au Vatican. Après plusieurs contrôles et petits arrêts, nous arrivons au Palais Apostolique bien avant le temps prévu. Cela nous a permis de voir plusieurs salles ainsi que la chapelle Redemptoris Mater avec les fameuses mosaïques du père Rupnik.
Le pape nous a accueillis avec un grand sourire, il a salué chacun de nous personnellement, j’ai présenté mes confrères et ensuite on nous a placés tous ensemble pour une photo de groupe. Puis, avec le Saint Père, nous nous sommes dirigés vers une petite table où était déjà installée Notre-Dame de Beauchêne. Je lui ai rapidement raconté l’histoire de la Statue et je l’ai informé que, en ce moment-même, beaucoup de fidèles étaient réunis à Beauchêne pour la Messe et le Chapelet en union avec le Saint Père. Le pape a répondu que « c’est le peuple de Dieu qui prie. » Ensuite le Saint Père a posé les couronnes et les a bénies et nous avons prié le « Je vous salue Marie » en italien. Le pape François a plusieurs fois touché la Statue avec tendresse. A la fin, il nous a dit de ne pas oublier la Vierge ; il nous a remerciés de notre visite et il nous a demandé de prier pour lui, en saluant de nouveau chacun séparément.
Cette audience est très importante pour notre Sanctuaire car c’est l’unique Statue de France qui a été couronnée par le pape François. Le Souverain Pontife ne couronne pas n’importe quelle image ou statue. La statue de Notre-Dame de Beauchêne est miraculeuse, le culte en est séculaire et la dévotion mariale est fervente. Notre-Dame intercède pour nous auprès de son Fils et les grâces, les guérisons et les conversions témoignent d’elles-mêmes.
Tout de suite après l’audience chez le pape, nous sommes allés chez le cardinal Robert Sarah, le préfet de la Congrégation pour le Culte Divin ; son Éminence connait Beauchêne et la Vierge et il a été content de pouvoir prier avec nous devant la Statue. Nous l’avons invité pour l’installation de Notre-Dame de Beauchêne quand le nouvel autel sera prêt. Espérons que le cardinal Sarah pourra venir pour bénir l’autel et installer Notre-Dame de Beauchêne dans sa nouvelle demeure.
L’après-midi, nous étions accueillis très chaleureusement par les Petites Sœurs des Pauvres où, avec elles, nous avons fait la prière d’action de grâces pour le recouronnement papal.
Que cet extraordinaire évènement puisse augmenter en nous la foi et nous rapprocher de Dieu.
Article : HOMMAGE AU CARDINAL PIE