26 février 2020 : Mercredi des Cendres

La chapelle de l’abbaye était comble. Les nombreux fidèles ont bravé le froid pour venir recevoir les Cendres et rentrer ainsi en Carême. Don Franco Bergamin, qui devait présider la messe, et le père Paul n’ont malheureusement pas pu être présents, leur avion n’ayant pu décoller de Corse, à cause du grand vent. C’est le père Stéphane qui a donc célébré avec le père Joseph, entourés des trois novices et des deux postulants nouvellement arrivés. L’autel était décoré par la représentation de la Sainte-Face, peinte sur tissu, par le frère Wilfredo. Cette belle image du visage douloureux du Christ va nous accompagner tout au long de notre montée vers Pâques.

Dans son homélie, le père Stéphane a rappelé que les trois conseils de Jésus concernant l’aumône, la prière et le jeûne, devaient se mettre en pratique de façon très discrète. Les opportunités ne manquent pas, a-t-il précisé. Sourire quand on n’en a pas envie ou choisir, contre son gré, de faire ce que l’autre veut faire sont des occasions coûteuses qui ne se remarquent pas. On peut jeûner de nourriture ou de portable mais ne serait-il pas encore mieux de jeûner de médisances ? de préjugés ? Quant à la prière, cherchons le cœur à cœur avec Jésus, dans la joie et la sincérité. Cherchons en toute chose le regard de Dieu, sa seule approbation, ainsi, tout ce que nous ferons, nous le ferons devant Dieu.

Stéphanie d’Espiés

16 février 2020 : Nouveaux familiers

Dimanche 16 février, le père abbé don Franco Bergamin, présidait la messe dominicale, au cours de laquelle 7 nouveaux familiers ont été reçus au sein de la Congrégation. C’est la troisième année consécutive que l’abbaye de Beauchêne reçoit ainsi de nouveaux familiers. Mais qu’est-ce que des familiers ? A quoi sont-ils tenus ? Comment sont-ils choisis ? Commençons par ce qu’ils ne sont pas : ce ne sont pas des oblats, comme certains laïcs appartenant au Tiers-Ordre des Dominicains ou des Franciscains, par exemple. Ces derniers cherchent à suivre, autant que possible, la règle de vie des Dominicains ou des Franciscains, tout en restant laïcs. Or, les familiers se distinguent des Oblats, dans le sens où ils ne sont tenus à aucune prière ou obligation quotidienne particulière. Ils ont été choisis parce qu’ils ont rendu service, d’une façon ou d’une autre, à la Communauté des Chanoines Réguliers et, par gratitude, les Chanoines leur assurent les bienfaits de leurs prières, en leur conférant le titre presque affectueux de « Familiers ». Autant le mot Oblat (du latin oblatus : offert) suggère une offrande de soi, autant le mot Familier sous-entend que les personnes choisies font partie de la famille des Chanoines, des proches. Quelle belle appellation !
Au cours de cette messe, le père Joseph a assuré l’homélie en nous rappelant que la Parole de Dieu est une Parole d’amour qui vient de son Cœur et qui parle à notre cœur. Jésus nous invite à le suivre et à être des hommes de Parole, comme Lui. N’hésitons pas à parler à Dieu de nos soucis, de nos difficultés… Même s’Il les connaît, il est toujours bon que nous lui disions ce que nous voulons réaliser. Mais c’est le Saint-Esprit qui nous donnera la force nécessaire de faire la volonté de Dieu. N’oublions jamais de Le prier.
Après la messe, les familiers, anciens et nouveaux, étaient conviés à un repas fraternel, à la salle du Relais, où les chants de toutes langues et la gaieté étaient bien présents également.
Stéphanie d’Espiés

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11 février 2020 : Journée mondiale des malades

Jeudi 11 février 1858 : c’est la première fois que Bernadette voit la « Dame » dans la grotte de Massabielle, à Lourdes. Elle la reverra encore 17 fois, jusqu’au 16 juillet 1858 et c’est le lundi 1er mars 1858, qu’eut lieu le premier miracle. Une Lourdaise trempe son bras déboité dans la source nouvellement apparue et son bras guérit instantanément. Depuis, 70 guérisons ont été reconnues miraculeuses par l’Eglise sur 7000 dossiers de guérisons présentés au Bureau des Constatations Médicales de Lourdes.
Nous avons fêté mardi dernier 11 février, la première apparition à Bernadette, Notre-Dame de Lourdes et la 28ème journée mondiale des Malades . Cette Journée a été instituée par saint Jean-Paul II en 1992 et a été célébrée pour la première fois à Lourdes le 11 février 1993. On pouvait compter environ 20 000 pèlerins à Lourdes ce jour-là et s’il y en avait moins à l’abbaye de Beauchêne, l’assistance était néanmoins nombreuse pour assister à la messe de 15 heures et recevoir le Sacrement des Malades. La messe était présidée par le père Jérôme de La Roulière, entouré du père Abbé général des Chanoines Réguliers du Latran, don Franco Bergamin, des Chanoines de l’abbaye et des trois novices philippins, qui vont bientôt fêter le premier anniversaire de leur arrivée en France. Deux nouveaux postulants, Philippins aux aussi, arrivés la veille, Gerome et Reynaldo se sont joints à la congrégation dans le chœur. Durant son homélie, le père de La Roulière a rappelé le silence de la Vierge Marie pendant les premières apparitions et la simplicité avec laquelle Elle s’adressait plus tard à Bernadette. Il a souligné l’importance de laisser la première place aux malades, de les écouter et d’être attentifs à leurs fragilités, ce qui exige parfois de la patience. Enfin, il a évoqué la joie et l’espérance des malades de se sentir du monde des vivants et leur certitude d’être aimés de Dieu. Après l’homélie, le Sacrement des Malades a été conféré aux nombreux malades présents par le père de La Roulière, et les pères Joseph et Stéphane. La chorale soutenait les chants avec brio, accompagnés à l’orgue par Monsieur Geffard. Cette messe a été suivie d’un joyeux goûter dans la salle du Relais, où les fidèles sont toujours heureux de se retrouver et où de vieilles connaissances se sont renouées. Enfin, le chapelet à 17 h 30 et les Vêpres à 18 heures ont clôturé cette journée pleine d’espérance et de foi.

Stéphanie d’Espiés

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2 février 2020 : Présentation du Seigneur au Temple

Laudate omnes gentes ! Laudate Dominum ! Que toute cette année du Jubilé des 150 ans de présence des Chanoines Réguliers du Latran, à Beauchêne et en France, résonne de cette allégresse !
La joyeuse fête de la Présentation de Jésus au Temple a débuté par la traditionnelle bénédiction des cierges, à l’entrée de la chapelle. Les nombreux fidèles présents ont reçu avec respect la lumière de la Chandeleur. Cette lumière qui commémore, comme l’a rappelé Monseigneur Castet dans son homélie, la manifestation de joie du vieillard Siméon, recevant l’enfant Jésus dans ses bras. L’évêque émérite de Luçon a en effet souligné que cette fête venait en consonance du temps de la Nativité, où la lumière a jailli dans un monde de ténèbres. Il a établi une analogie entre l’aube qui donne forme à toute chose dès le lever du soleil et la venue du Christ dans nos vies, qui les illumine et leur donne sens. Il a évoqué particulièrement le sanctuaire de Beauchêne et les nombreuses grâces, passées et présentes, qui y sont données par le Seigneur et sa Mère. Filant la métaphore, il a redit l’importance de certains lieux particuliers de ressourcement et de pèlerinage, qui permettent à tous de se réchauffer au soleil levant qu’est le Christ.
Le « Nunc dimittis », « Maintenant Seigneur, tu peux laisser ton serviteur partir en paix » proclamé par Siméon, est certes l’histoire personnelle du vieil homme mais c’est aussi la nôtre. Nous ne serions pas ici si quelqu’un ne nous avait pas permis d’entrevoir le Christ qui parle dans nos vies. Cette lumière entrevue nous transforme, devient vie et, si nous y sommes fidèles, c’est nous qui devenons visage du Christ pour nos frères. Par ses narrations, l’Evangile raconte nos propres vies. Aujourd’hui, de la même manière, Dieu se donne à voir. Aujourd’hui, c’est bien Lui qui nous a parlé par la Parole, c’est bien Lui que nous voyons dans l’Eucharistie.
Monseigneur Castet a achevé son homélie en souhaitant à tous, consacrés et fidèles, d’être les témoins heureux et pacifiques de cette présence du Christ. Tout de suite après, a eu lieu le renouvellement des vœux des chanoines de l’abbaye, le 2 février ayant été choisi par le pape Jean-Paul II, pour être le jour du renouvellement des vœux des consacrés. Les trois prêtres, les pères Paul, Joseph et Stéphane, ainsi que frère Guillaume, agenouillés devant l’autel, ont renouvelé leurs trois vœux, d’obéissance, de chasteté et de vie commune, sans rien posséder en propre. Au cœur du Jubilé, devant l’assemblée, les chanoines ont renouvelé leurs vœux personnels et communautaires mais, comme l’a souligné Mgr Castet, ces vœux touchent tous les fidèles. Ils ont une prise au sérieux des grâces de notre baptême. Ils posent à chacun de nous la question, posée par Jean-Paul II à la France : « Qu’as-tu fait de ton baptême ? » Pensons à la réponse que nous donnons à cette question.

Stéphanie d’Espiés

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24 décembre 2019 : Messe de la Nuit de Noël

« Je vous exhorte à prendre Jésus chez vous »

Cette année encore, nombreux étaient les fidèles venus en famille, avec de jeunes enfants, célébrer la naissance de Jésus en cette nuit de Noël.

Pour l’occasion, la chapelle a été magnifiquement décorée par les Frères philippins et les personnes qui les ont aidés.

Noël, événement décisif pour l’humanité, puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes. C’est ce que nous a rappelés Père Paul dans son homélie en nous exhortant à prendre Jésus chez nous.

Accueillez l’enfant Jésus chez vous, ouvrez votre porte au Christ !

Véronique Ouvrard-Bodin

 

Homélie:

Douce nuit, sainte nuit, bienheureuse nuit ! Une nuit de plus dans notre vie.

La nuit de Noël rassemble tant de gens dans les églises, dans le monde entier. Nous connaissons très bien cette nuit, qui a toujours le même décor mais à chaque fois, cette nuit met dans nos cœurs un souffle frais de mystère. Nous pouvons oublier tant de choses dans notre vie, mais les images de cette nuit restent toujours dans notre mémoire.

Que s’est-il passé il y a 2 mille ans, pour que le monde s’incline cette nuit dans une rêverie silencieuse ? La Parole est devenue chair, Dieu est devenu homme. Dans la crèche de Bethléem, l’Enfant est né. Un Enfant étrange. L’Enfant promis des siècles auparavant et attendu par des milliers de gens. Il est né dans le temps, cependant il est éternel. Il est né de la Vierge, cependant son Père est Dieu. Il est né tout nu, cependant Il est le créateur du ciel et de la terre. Le pain descendu du ciel et mis dans la mangeoire destinée à la nourriture des animaux.

Dieu est né, le pouvoir a peur devant lui. Notre Sauveur Jésus est venu pour nous libérer des ténèbres, pour nous réconcilier ; restant Dieu, il devient notre frère.

Noël, c’est la fête de l’accord entre le ciel et la terre. Aujourd’hui, Dieu sort pour nous rencontrer. Inconnu, jusqu’à aujourd’hui inaccessible, Dieu, comme homme, vient vers nous. Il vient pour serrer la main à l’homme fatigué, il vient pour embrasser les enfants, il vient pour bénir le labeur d’une mère épuisée, il vient pour donner de l’espérance aux chômeurs et aux sans-abri. Il vient pour donner à chacun de nous son AMOUR et puis pour mourir pour nous tous. Est-ce que je vais accueillir cet Amour ? Que voulons-nous demander à Jésus nouveau-né venu au monde ?

A la grotte de Bethléem venaient différentes personnes. Certains venaient, menés par leur piété, comme par exemple les bergers qui sont venus, obéissant à la voix de Dieu, pour rendre hommage et donner des présents. Ils ont apporté ce qu’ils possédaient. Les autres venaient par curiosité, ils ne venaient pas rendre hommage, ils n’apportaient pas de cadeaux, ils cherchaient la sensation.

AUJOURD’HUI, IL FAUT NOUS POSER SERIEUSEMENT LA QUESTION : QU’EST-CE QUE JE CHERCHE DANS LA GROTTE, QU’EST-CE QUI ME CONDUIT CETTE NUIT À L’ÉGLISE ?

C’est peut-être seulement la belle scène mélancolique ? La tradition ? Un murmure de la conscience qui dit que, quand même c’est Noël ? Ou peut-être que je cherche à prier et à adorer l’enfant, comme les bergers ? Est-ce que je suis prêt à proposer à Marie : « Prends ton enfant et viens dans ma maison » ? Ce n’est pas une décision facile. Il faudrait laisser sa maison à la disposition de Dieu. C’est lui qui sera mon Seigneur et moi son serviteur. Ce n’est pas une décision facile. Plus je verrai Dieu dans cet enfant, plus je descendrai au dernier plan. Ce n’est pas une décision facile. Peut-être qu’en prenant Dieu chez moi, je me ridiculiserai devant mes proches ou ma famille.

C’est vrai qu’il est plus facile de venir ici dans cette chapelle, c’est plus facile de rendre hommage dans cette chapelle, c’est plus facile de donner un présent dans cette chapelle, c’est plus facile de chanter des cantiques dans cette chapelle et puis de laisser Jésus dans sa mangeoire, de retourner dans sa maison tout seul et de continuer sa vie comme d’habitude. De quoi s’agit-il ? Notre foi et notre amour nous dictent de le prendre chez nous, dans nos maisons, dans nos cœurs mais la société dans laquelle nous vivons nous fait craindre de nous identifier avec le nouveau-né Jésus.

Si quelqu’un est venu dans cette chapelle seulement au nom du romantisme de cette nuit, qu’à cet instant, il redresse ses intentions. Qu’il apprenne de cette communauté de croyants le vrai sens des Saintes Fêtes de Noël.

Chers Frères et Sœurs, vous qui êtes pleins de ferveur, vous qui êtes fatigués du combat avec vous-mêmes pour le Décalogue et l’Évangile, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous, frères et sœurs qui êtes tièdes, qui venez pour l’Eucharistie dominicale occasionnellement, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous, frères et sœurs qui êtes froids, qui venez à l’église seulement cette nuit-là, allumez vos cœurs : au-dedans, par votre baptême, couve une étincelle, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

Vous tous, qui que vous soyez, pauvres ou riches, contents ou tristes, sûrs de vous ou craintifs, en bonne santé ou malades, heureux ou malheureux, je vous exhorte : n’ayez pas peur de prendre Jésus dans vos maisons !

C’EST POUR NOUS TOUS QUE JÉSUS-CHRIST, NOTRE SAUVEUR EST NÉ.  Accueillons-le pour qu’il puisse illuminer ce qui est ténébreux dans notre vie.

Douce nuit, sainte nuit, la nuit qui a changé l’histoire du monde…

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15 décembre 2019 : Messe d’ouverture du Jubilé des 150 de présence des Chanoines Réguliers du Latran en France

Ouverture du Jubilé
« Jubilez ! Criez de joie ! » C’est par ce chant de joie que s’est ouverte la messe de ce dimanche 15 décembre, à Beauchêne. La communauté célébrait l’ouverture du Jubilé de la présence des Chanoines Réguliers du Latran, dans notre abbaye. En effet, en 1870, le cardinal Pie, archevêque de Poitiers, appelait d’Italie des religieux de notre congrégation, pour reprendre l’abbaye. Il y a donc 150 ans. Aujourd’hui, l’archevêque de Poitiers, Monseigneur Pascal Wintzer, son dixième successeur, accompagné du père abbé général, don Franco Bergamin et de toute notre communauté, présidait la cérémonie, montrant ainsi l’attachement du diocèse au sanctuaire. Pour la première fois, l’orgue de la chapelle était installé au fond du sanctuaire, sur une nouvelle estrade, entraînant alors la chorale près de lui.
L’homélie de Monseigneur Wintzer
Le temps de l’Avent est un temps de questionnement : Jean-Baptiste demande si Jésus est bien Celui qui doit venir et Jésus demande à ses apôtres qui les foules viennent voir au désert. Une vie où l’on ne poserait pas de questions n’avancerait plus. Continuons à nous interroger. L’Avent est le temps de l’inquiétude mais pas de la peur qui paralyse. L’inquiétude s’oppose à la somnolence. Marie et Zacharie ont aussi questionné l’ange qui leur annonçait la naissance d’un fils. Nous connaissons leurs réponses depuis 2000 ans mais ces questions nous aident à accueillir le Christ dans sa nouveauté. Jean-Baptiste est le prophète de la nouveauté, comme le Synode qui s’est récemment tenu à Poitiers et qui se résume en trois points : lire l’évangile, être auprès des jeunes et s’engager pour l’écologie intégrale. Finalement, toutes ces questions tournent autour de l’identité. Le Seigneur, aussi présent maintenant qu’Il l’était autrefois, nous aide à trouver notre propre identité. Pour savoir qui nous sommes, ne nous mettons pas devant un miroir mais sous le regard du Seigneur qui nous dit qui nous sommes. C’est toujours l’Ecriture qui donne les réponses. L’évangile de ce dimanche ouvre le chemin. Dieu nous connaît mieux que nous et nous donne notre identité, de même que Marie et Zacharie ont reçu le nom de leur fils. Accueillons donc le nom que Dieu nous donne et suivons Marie et Zacharie.
L’après-midi
Vers 16 heures, une trentaine de personnes se sont réunies au pied de l’araucaria, décoré par les fidèles. Père Stéphane a prononcé un petit discours d’ouverture et quelques chants de Noël ont commencé à retentir timidement autour des braseros mais la pluie tenace et le froid ont poussé tout le monde à l’intérieur de l’abbaye. Un premier vin chaud a éclairci les voix et nous avons eu le bonheur d’entendre les chants de Noël traditionnels qui ont réjoui petits et grands. Les trois novices philippins avaient aussi préparé des chants de Noël en espagnol, en anglais et en français, qu’ils ont chantés, accompagnés à la guitare par le frère Marlon. Des sablés de toutes sortes, tous plus appétissants les uns que les autres, recouvraient les tables bien éclairées de bougies chaleureuses. En fin d’après-midi, la sonnette de l’abbaye a retenti et un personnage, à la barbe blanche, vêtu en évêque, portant mitre et crosse ainsi qu’un grand sac sur le dos, a fait irruption dans l’entrée pour la plus grande joie des enfants qui n’en croyaient pas leurs yeux. Saint Nicolas, venant d’Alsace à pied (ce qui explique son retard par rapport à sa fête) jetait, à la volée, des papillotes qui ont rapidement rempli les poches des plus petits. Le grand saint a rappelé brièvement son histoire puis, après quelques photos octroyées à ses admirateurs, s’est éclipsé discrètement, sans doute pour rejoindre d’autres abbayes où il était attendu. Mais où était donc père Joseph quand saint Nicolas nous a visités ? Quel dommage qu’il ait raté cette visite inattendue !
« Mon beau sapin, roi des forêts… »
Enfin, à la nuit, l’araucaria s’est illuminé de ses guirlandes multicolores, achevant cette fête joyeuse par un spectacle grandiose.

Stéphanie d’Espies

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8 septembre 2019 : Fête de la Nativité de la Vierge Marie

Ce dimanche 8 septembre, Fête de la Nativité de Marie, marquait le point d’orgue de notre semaine de pèlerinage.

Notre chapelle était trop petite pour accueillir les très nombreux pèlerins venus en famille célébrer la fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie.

La Messe était présidée par le Père Marc BONNINGUES, Chanoine Régulier de Saint-Victor, Vicaire épiscopal du Diocèse de Viviers. Après la proclamation de l’Évangile relatant la généalogie de Jésus, le Père BONNINGUES a voulu éclairer ce récit quelque peu rébarbatif en nous montrant tout d’abord que notre foi chrétienne nous a été transmise par nos parents, grands-parents qui l’ont eux-mêmes de leurs ascendants. La transmission de la foi est capitale. Et c’est bien un problème qui se pose aujourd’hui.
Nous avons à recevoir Marie chez nous et à la donner aux autres.
C’est la rentrée pour tout le monde. Nous pouvons présenter nos intentions à Marie.
Recevoir Marie, comme l’Ange à demander à Joseph de la prendre chez lui, est exigeant et implique un changement dans notre vie.
Humilité : voilà le seul titre que Marie prend pour elle (Le Seigneur s’est penché sur son humble servante.)

Les textes parlent plus de la naissance de Jésus que de celle de Marie. La dévotion populaire a voulu combler ce vide des Évangélistes sur la naissance de Marie. Tout au début de l’histoire de l’Église, les chrétiens ont fait parler les contemporains de Marie et la tradition orale s’est perpétuée de telles manières que les Évangiles apocryphes relatent les faits entourant la naissance de Marie.

4 points marquants à retenir :
– La patience : Marie est passée par tous les stades de développement de tout être humain. Elle a grandi dans un milieu familial où Joachim et Anne lui ont appris tout ce qu’elle devait savoir. Elle a appris d’eux les psaumes. Son cœur s’est ouvert peu à peu à ce qu’elle recevait au sein de sa famille pour arriver à son « Oui » donné à Dieu.

– La communion : Marie reçoit Joseph son époux. Elle visite en hâte sa cousine Élisabeth. Sommes-nous dans la communion avec l’Église, fidèles au Pape et aux Évêques ?

– La détermination : Marie n’a pas posé de questions à l’Ange. Elle lui a dit : Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa parole. Nous devons nous aussi nous inscrire dans ce mouvement. La détermination conduit à la mission. Je peux par exemple décider d’aller à la messe pour une personne qui ne peut pas y aller. L’AED a proposé aux chrétiens durant le mois d’août de prier pour ceux qui sont empêchés d’aller à la messe (prisonniers, victimes d’enlèvements). Sommes-nous déterminés à agir concrètement ?

– La lignée : Marie est dans une lignée d’hommes, de pécheurs. Remarquons dans les noms énumérés dans la généalogie de Jésus… des hommes, des pécheurs et ces 4 femmes « à problème » auxquelles ils s’étaient unis : belle-fille, prostituée, belle-sœur et étrangère. Mais aux yeux du Seigneur, tout concourt au salut en Jésus-Christ. Cette lignée a permis la venue de Jésus. Elle est signe de la Miséricorde pour l’Humanité.

Dans l’après-midi, nous nous retrouvions à nouveau à la chapelle pour la récitation des mystères glorieux du chapelet, suivie de la procession autour de la chapelle derrière la statue de Notre-Dame de Beauchêne portée par 4 dames.
L’office des Vêpres clôturait cette belle journée où le soleil n’a pas manqué, surtout dans les cœurs !

Françoise Coulais

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15 août 2019 : Assomption de la Vierge Marie

L’abbaye a fêté solennellement l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie. En effet, la journée fut ponctuée d’événements marquants : d’abord, durant les Laudes, Wilfredo, le plus jeune des trois postulants, a reçu le sacrement de Confirmation des mains de Monseigneur Castet. Ensuite, l’évêque émérite de Luçon a présidé la messe dans le parc, sous un ciel incertain. C’est la première fois que le prélat se trouvait « en ce lieu de grâce où la délicatesse du Seigneur se manifeste de manière toute particulière ». Son homélie était bien sûr centrée sur la Vierge Marie, élevée dans la gloire de Dieu. Il a établi un parallèle entre certaines icônes byzantines où la Mère de Dieu soutient son Fils d’un bras et Le désigne de son autre main et la vie de chacun de nous. En effet, la Vierge Marie nous accompagne tout au long de notre vie, c’est notre compagne, notre Mère, Celle qui nous apprend à dire oui et nous désigne inlassablement son Fils. Monseigneur Castet a ensuite évoqué la consécration de la France à la Très Sainte Vierge en sa glorieuse Assomption, par le roi Louis XIII (en 1638) et il a achevé son homélie en nous demandant d’invoquer la Vierge Marie pour nous et pour la France.
Le repas s’est finalement tenu dans la salle du Relais, et après le chapelet et la procession de l’après-midi, les trois postulants ont reçu la soutane et le rochet de la part du Père Provincial, pendant les Vêpres. C’est avec une grande fierté qu’ils ont revêtu ces habits, premiers signes visibles de leur vocation et de leur engagement et cette cérémonie a rappelé de beaux et vieux souvenirs aux plus âgés des chanoines présents à Beauchêne.
Que la Vierge Marie soutienne et protège les nouveaux novices de notre abbaye.

Stéphanie d’Espès

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1-5 juillet 2019 : Congrès des Chanoines réguliers de Saint-Augustin – Sion 2019

Du 1 au 5 juillet 2019, dans la ville de Sion, dans le Canton Suisse du Valais, a eu lieu le Congrès triennal des Chanoines Réguliers de Saint Augustin confédérés. Ce Congrès, qui est organisé à tour de rôle par une congrégation-membre de la Confédération Canoniale, a lieu tous les trois ans sous la présidence de l’Abbé Primat ; actuel Abbé primat est Mgr. Jean-Michel Girard, Abbé-Prévôt du Grand-Saint-Bernard.
Nous étions 125 participants d’une quinzaine de pays du monde entier et dont un bon nombre de jeunes chanoines en formation ; aussi nos trois postulants des Philippines se trouvaient parmi les participants, accompagnés du P. Provincial dom Paul et du frère Guillaume, et de dom Joseph des Pays-Bas. Aussi il y avait quelques invités particuliers : une dizaine de chanoinesses réguliers de différentes communautés et aussi quelques chanoines réguliers de l’abbaye de Lagrasse avec leur Père Abbé.
Le programme de la semaine était bien équilibré entre conférences, tables rondes, célébrations liturgiques, repas, excursions et moments de détentes et de rencontres fraternelles.
Le lundi étant le jour de l’arrivé, le programme proprement dit commençait le mardi par la prière des laudes suivie par une conférence de l’archevêque José Rodriquez Carballo O.F.M., secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée à Rome. Dans sa conférence, l’archevêque insistait sous deux points : 1. revisiter l’identité de chanoines réguliers (en relation avec les autres instituts, avec l’Eglise et le monde et et en particulier avec les plus pauvres) et 2. revisiter notre spiritualité augustinienne et canoniale (c’est-à-dire s’ouvrir dans son quotidien concret à la soif de Dieu et de la partager avec qui il nous est donné de vivre).
Que nous faisons part d’une famille religieuse dynamique fut démontré dans l’après-midi du mardi par une présentation de 4 nouvelles fondations : une réalisée au Congo par les Chanoines de Saint-Maurice, deux réalisées en Tanzanie et en Rwanda par les Chanoines de Saint-Victor et le projet Philippin de la province Franco-Belge-Batave des Chanoines du Latran. Tandis que les deux premières congrégations montraient leurs exploits par des power-points, dom Paul avait le primeur de présenter notre projet « en os et en chair » en présentant à tous les participants les frères Winfredo, Marlon et Marlito ; et lors du repas du soir, nos trois frères ont eu l’occasion de l’animer par un chant Philippin !
Le mercredi c’était une journée d’excursion : le matin nous avions visité l’église paroissiale de Saint-Nicolas d’Hérémence (Val d’Hérens), une église construite dans les années ’60 ; il y en a qui seront enchantés par son architecture, d’autres plutôt ‘dépaysés’… Jugez-en vous-même en visitant le site https://www.heremence.ch/commune/eglise-heremence-445.html; c’est là que nous avons concélébré la Sainte Messe en l’honneur de Saint Thomas Apôtre.
L’après-midi, l’excursion se poursuit jusqu’au « Barrage de la Grande Dixence », le plus haut barrage poids du monde, et le plus massif d’Europe. Construit entre 1953 et 1961, à l’emplacement d’un verrou glaciaire, le barrage mesure 285 mètres de haut et est constitué de six millions de mètres-cubes de béton; son lac d’accumulation, le lac des Dix, mesure 5 km de long (cf. www.grande-dixence.ch). Tandis que les jeunes chanoines se sont élancés dans le grand vide en prenant la Tyrolienne, les autres ont pu visiter l’intérieur du Barrage : tous ont bien survécus leurs exploits !
Le jeudi c’était de nouveau une journée sillonnée de conférences et de partages : le matin, le chanoine José Mittaz (du Grand-Saint-Bernard) donna une réflexion biblique sur les charismes dans la lumière de la spiritualité de la montagne – « une source jaillit de la pierre blessée, ainsi l’homme blessé expérimente la présence vivifiante du Seigneur en lui », disait-il ; l’après-midi la parole fut donnée au chanoine Taddäus Ploner (de Klosterneuburg) qui nous parlait des conditions qui maintiendront en vie nos communautés.
Le vendredi, journée de départ, un bon nombre de participants ont répondu à l’invitation de l’Abbé Primat de faire un détour par l’hospice du Grand-Saint-Bernard (cf. www.gsbernard.com).
Le prochain Congrès aura lieu de nouveau en Suisse car il sera organisé par les Chanoines de Saint-Maurice.

Dom Joseph Geelen, CRL

Conférence 1

Conférence 2

Conférence 3

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23 juin 2019 : La Fête-Dieu

Dimanche 23 juin, jour de la Fête-Dieu, Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, a présidé l’Eucharistie, suivie de la procession dans le parc de l’abbaye. La chapelle était comble, comme à chaque grande fête, et les fidèles ont pu entendre l’homélie du célébrant, centrée sur la messe. Certains jeunes gens se plaignent que la messe « c’est toujours la même chose » ! En effet, répond Mgr Ravel, la messe est toujours la même, inchangée, fixe, parce qu’elle ne nous appartient pas, et « cette fixité indique l’identité du mystère ». Certains ont essayé de la moderniser par des chants ou des rites nouveaux, mais force est de constater qu’elle n’attire pas davantage… Ce n’est donc pas en agrémentant la messe de façon « périphérique », mais en l’approfondissant, que nous pouvons pénétrer le mystère. Et, parcourant l’évangile du jour, la multiplication des pains, préfiguration de l’Eucharistie, Mgr Ravel lit dans l’attitude des apôtres, l’attitude que le Christ attend de l’Eglise : il ne s’agit pas de renvoyer des foules affamées mais de les nourrir, et de façon organisée. Les apôtres agissent visiblement mais « c’est le Christ qui agit en priant et en bénissant. Ses gestes sont absolument eucharistiques ». Ainsi, cet évangile annonce-t-il la messe, toujours la même, parce qu’il n’y en a qu’une, que l’Eglise propose inlassablement, versant dans le cœur des fidèles « la saveur de cette vie qui donne la plénitude de sens dans une plénitude d’amour ». Après la messe, une procession suivait le Saint-Sacrement protégé d’un dais, s’arrêtant à quatre stations, où l’ostensoir était déposé et honoré quelques instants. Enfin, de retour à la chapelle, l’adoration s’est prolongée jusqu’aux vêpres du soir.

Stéphanie d’Espies

 

Homélie pour la Fête-Dieu 23.06.2019

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