26 septembre 2020 : Journée de conférences à l’abbaye

Notre abbaye, dans le cadre du Jubilé, a connu une grande activité ces jours derniers. En effet, samedi 26 septembre, nous avons eu la joie d’accueillir Mgr Hugues Paulze d’Ivoy, Père Abbé de la Congrégation des Chanoines Réguliers de Saint-Victor, venu tout spécialement de Champagne en Ardèche. C’est lui qui a présidé la messe d’ouverture de ce samedi inhabituel, nous rappelant dans son homélie que notre unité se fait par l’écoute de la Parole de Dieu. Il nous a exhortés à nous laisser transformer par cette Parole, comme la Vierge Marie qui mettait cette Parole en pratique. Après la récitation de chapelet, le père Paul a ouvert cette journée de conférences, en rappelant l’héritage que nous portons sur nos épaules : la richesse historique et spirituelle de notre abbaye. Il a ensuite présenté le programme du jour et les différents intervenants : le père Abbé Mgr Paulze d’Ivoy, M. Richard Lueil, natif de la région et passionné de l’histoire des Guerres de Vendée et M. Guillaume Rossello, doctorant à l’Université de Poitiers, dont la thèse porte sur l’histoire religieuse du Poitou. Ensuite, M. Bertrand de La Bonnelière, nommé « maître du temps de cette journée » par le père Paul, a donné le fil rouge de ces conférences, le résumant par le mot : Fidélité. En effet, a-t-il rappelé, nous sommes les protagonistes d’une histoire qui a débuté voici 800 ans et dont le mystère est éclairé par la découverte d’une statue dans un chêne séculaire…
Débutant ce cycle de conférences, le père Abbé a aidé les nombreux fidèles présents à s’y retrouver dans les arcanes de la Confédération des Chanoines Réguliers et les charismes propres à chaque Congrégation. D’aucuns se sont sentis soulagés d’apprendre que ce qu’il faut retenir, c’est que c’est saint Augustin qui relie tous ces chanoines par la règle qu’il a lui-même édictée au IVème siècle, sur le modèle de la vie des Apôtres après la Pentecôte. Après cette première conférence très éclairante sur les Chanoines Réguliers, les auditeurs ont été invités à visiter l’exposition présentée dans le vestibule de l’abbaye. Cette exposition a pour but de montrer les trésors matériels et spirituels de l’abbaye, son histoire et la figure de Mgr Pie, grâce à qui tout a recommencé en 1870 ainsi que les photos des événements et des chanoines qui se sont succédé depuis 150 ans. Cette exposition, préparée en grande partie par 3 fidèles de l’abbaye, a rencontré un vif succès parmi les assistants. M. Guillaume Rossello n’a pas ménagé sa peine en commentant de nombreux objets ou photographies exposés.
Après le déjeuner partagé dans la Salle du Relais, M. Richard Lueil est intervenu sur l’histoire de l’abbaye pendant les Guerres de Vendée, évoquant forcément les exactions commises par les Bleus autour de Cerizay, et élargissant son propos au Bocage vendéen et bressuirais. Son intervention s’intitulait : L’abbaye de Beauchêne, des Puyguyon aux La Rochejaquelein, soulignant ainsi que son propos se focalisait sur les différents propriétaires de l’abbaye, du Moyen Age à la Révolution et les vicissitudes que le monument et ses occupants, eurent à subir pendant les Guerres de Religion et la Révolution.
Ensuite, M. Rossello, remplaçant M. Matthieu, empêché, a présenté le personnage de Mgr Pie, « second saint Hilaire », figure éminente du clergé du XIXème siècle, non seulement en France mais aussi en Europe. Cet évêque marial et ultramontain rencontre de vives oppositions au sein du Second Empire mais, proche du pape Léon XIII, il obtient de lui la venue de Chanoines italiens pour faire revivre l’abbaye de Beauchêne, en 1870, ce qui justifie notre Jubilé actuel.
Enfin, la dernière conférence de M. Rossello a fait état des différents miracles qui ont eu lieu à l’abbaye de Beauchêne et particulièrement, la guérison de la sœur Madeleine, de Cerizay, guérie subitement de multiples handicaps très lourds. Sa guérison est représentée dans le vitrail du chœur, en médaillon : on la voit en train de tendre sa béquille à la Vierge Marie, signe de sa guérison.
En guise de conclusion, Guillaume Rossello a évoqué les événements constitutifs et fondateurs de l’identité de l’abbaye : le couronnement de Notre-Dame de Beauchêne en 1955, la guérison de sœur Madeleine mais aussi ce Jubilé de 2020.
Cette journée passionnante restera dans la mémoire des participants comme un signe de l’histoire de cette abbaye, restée debout malgré toutes les attaques dont elle a été l’objet, et signe aussi, par la présence des participants, de l’avenir qui doit se construire dans la fidélité au service de la Vierge Marie, quelles que soient les difficultés qui se présenteront peut-être dans l’avenir.

Stéphanie d’Espiès

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8 septembre 2020 : La fête patronale du Sanctuaire

Aujourd’hui, jour de liesse à Beauchêne : nous avons fêté la Nativité de la Très Sainte Vierge Marie, qui est notre fête patronale. Le père Jean-François Croizé, Prieur général et deux frères de la Congrégation des Chanoines Réguliers de Marie, Mère du Rédempteur, sont venus de la Cotellerie, pour nous entourer en ce jour béni. C’est le Prieur qui a présidé la messe et prononcé l’homélie, dans laquelle il a rappelé que si le nom de Jésus est au-dessus de tout nom, le nom de Marie est tellement souvent invoqué ! L’étymologie hébraïque du nom de Marie provient sans doute du mot « Marar » qui évoque l’amertume, et du mot « More » signifiant la myrrhe. En effet, Marie, sans péché, est celle qui a été choisie pour nous donner Celui qui allait porter l’amertume de nos péchés. A ce nom de Marie, donné par ses parents, l’ange Gabriel rajoute l’appellation « pleine de grâce ». Elle ne peut être pleine de grâce, que parce qu’Elle est totalement vide d’Elle-même, pur accueil de cette grâce qui vient du Père. Le père Croizé a alors établi un parallèle entre Marie et le prêtre qui doit être vide de lui-même, et qui, comme Elle, nous donne Jésus de ses mains vides. L’Eglise, dit-il, donne un troisième nom à Marie, celui de Mère : Mère de Dieu, Mère des hommes et Mère de l’Eglise. Comment est-Elle Mère ? En étant totalement donnée. Comme une mère peut l’être dans sa famille. Transparente de la Lumière née de la Lumière, la Vierge Marie offre sa virginité et son consentement total à Dieu. Ainsi, Elle représente l’Eglise, dans laquelle le plus beau témoignage que nous puissions offrir est celui de notre fidélité, de notre charité et de notre joie. N’oublions pas que Marie est toujours là pour ses enfants, alors acceptons d’être vides de nous-mêmes, à sa ressemblance, acceptons de nous laisser conformer au mystère de la Croix du Seigneur afin d’être de vivants témoins de sa Résurrection et d’apporter ainsi la joie au monde !
L’après-midi, le chapelet a été médité et récité à la chapelle, précédant les Vêpres de la Nativité. Une fois encore, les fidèles de l’abbaye ont montré leur attachement à la Vierge Marie en venant nombreux la célébrer.

Stéphanie d’Espiès

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28 août 2020 : La fête de saint Augustin

Le saint patron de notre Congrégation des Chanoines Réguliers du Latran de saint Augustin, a, une fois encore, été dignement fêté à l’abbaye de Beauchêne, ce 28 août. Après avoir commémoré sainte Monique sa mère, la veille, nous avons fêté « le fils de tant de larmes » vendredi dernier. C’est l’abbé Christian Métais, curé de Bouillé-Loretz, invité d’honneur, qui a prononcé l’homélie, lors de la messe concélébrée. Il a plusieurs fois cité Benoît XVI, à propos de saint Augustin et de ses écrits. Le pape émérite, à la lecture des Confessions, ressent l’impression que ce n’est pas un homme du IV° siècle qui écrit mais un homme contemporain, un ami qui lui parle personnellement. Saint Augustin cherchait la vérité d’une manière passionnée mais s’est fourvoyé dans le manichéisme. Comme beaucoup de contemporains, au moment de passer d’une foi reçue à une foi volontairement choisie, il s’éloigne de la foi de l’Église, tout en demeurant fasciné par le Seigneur Jésus. A Milan il allait écouter saint Ambroise, l’évêque de la ville, pour la beauté de ses prêches et un jour, tant attendu par sa mère, son cœur fut touché. En lisant le passage de « l’Épitre aux Romains » de saint Paul, où l’apôtre exhorte ses lecteurs à abandonner les œuvres de chair pour suivre le Christ, il comprend que ces paroles lui sont personnellement adressées et il se convertit radicalement. Il est baptisé à Milan par saint Ambroise le 24 avril 387, la nuit de Pâques. Il revient alors en Afrique, à Hippone, où il est ordonné prêtre en 391, partageant son temps entre la prière et le service des autres, devenant un modèle de vie chrétienne. L’abbé Métais fait alors un rapprochement avec la présence des Chanoines de Beauchêne, indispensable pour nous montrer le chemin du ciel. Il évoque ensuite le silence nécessaire à toute vie spirituelle, et citant à nouveau Benoît XVI, il souhaite que nous cherchions toujours la vérité profonde sur nous-même et sur les choses, avec persévérance, sans avoir peur qu’elle nous saisisse et nous change en profondeur. Dieu ne manquera pas de nous donner sa grâce et sa lumière. Enfin, l’abbé Métais a évoqué la Sainte Vierge Marie, présente dans ce lieu béni de Beauchêne, qui nous donne la main. Jésus ne s’est pas passé de sa mère et Il nous la donne, à chacun, au pied de la Croix, comme mère et éducatrice : Sous votre protection, nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu.
Après l’homélie, 4 personnes, (l’abbé Christian Métais, Madeleine Monnay, Christiane et Jean-Marie Geffard), sont devenues « Familiers et Familières » de la Congrégation des Chanoines Réguliers du Latran, recevant de ce fait, toutes les grâces dont bénéficient les Chanoines eux-mêmes.
Et, comme d’habitude, un joyeux repas a suivi cette messe festive à la salle du Relais, proche de l’abbaye.

Stéphane d’Espiès

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Texte de l’homélie

 

15 août 2020 : Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie

La belle fête mariale du 15 août a réuni un grand nombre de personnalités à l’abbaye de Beauchêne. La messe était présidée par son Éminence le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, entouré du père abbé Jean César Scarcella de Saint-Maurice en Suisse, du père Gérard Durieux, S.D.B., venu de Belgique, de plusieurs autres prêtres et des pères résidant à Beauchêne, les pères Paul, Joseph et Stéphane. Le prieur de l’abbaye, le père Paul, a prononcé un mot d’accueil pour tous ces personnalités présentes, rappelant l’importance pour la France de cette fête séculaire, instituée par le roi Louis XIII, en 1638. (Au même moment, Mgr Aupetit, archevêque de Paris, consacrait la capitale aux Saint Cœurs Unis de Jésus et de Marie…) Au cours de la messe, qui s’est tenue dans le parc devant une nombreuse assemblée, le cardinal a prononcé l’homélie, commentant le Magnificat et rappelant que Jésus a promis à ses apôtres qu’Il allait leur préparer une place, chacun à son rang, laissant évidemment la première place à sa Sainte Mère. Il a ensuite évoqué l’actualité en comparant les mythes antiques de Prométhée et de Gilgamesh au « transhumanisme » d’aujourd’hui, fondé sur la conviction que, grâce à la science et aux techniques, on pourra repousser indéfiniment les limites de la vie. Cette idée devient une idole mais nous savons que les idoles ne tiennent pas leurs promesses… Or, Jésus a dit : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » Jn, 3-36 et la Vierge Marie nous montre le chemin pour accueillir cette vie de Dieu. Toute sa vie a été une vie de foi et de service et c’est en imitant ces deux vertus, que nous pourrons la suivre. Le cardinal a achevé son homélie en s’adressant directement aux jeunes postulants et novices : « N’hésitez pas à prendre avec vous et chez vous la Vierge Marie ».
En effet, les deux novices Wilfredo et Marlon ont prononcé leurs vœux temporaires pour 3 ans, par la profession simple reçue par leur prieur, le père Paul. Et les deux postulants, Reynaldo et Gerome, ont demandé à devenir novices dans la Congrégation des Chanoines Réguliers du Latran. Demande acceptée par le père Paul, permettant alors leur prise d’habit : les anciens, Wilfredo et Marlon, ont solennellement aidé leurs confrères novices à revêtir la soutane noire des Chanoines Réguliers. Ils se sont ensuite prosternés tous les quatre pendant la récitation chantée de la Litanie des Saints.
A l’issue de la messe, les fidèles ont pu se présenter aux divers stands ouverts dans le parc : (ré)abonnement à la revue Le Messager, vente de billets de tombola pour le Jubilé, vente d’objets de piété, inscriptions au pèlerinage à Rocamadour en octobre et présentation du Son et Lumière, qui aura lieu les 14 et 15 août 2021, à l’abbaye, intitulé Un Mystérieux Héritage. Nous avons même pu croiser quelques personnages, vêtus comme aux temps anciens, et les entendre clamer leur indéfectible foi en Dieu et leur attachement à Notre-Dame de Beauchêne, Secours des Chrétiens et Patronne du Bocage Vendéen.
Un (bon) déjeuner a eu lieu dans la salle du Relais, suivi du chapelet puis d’une procession autour de l’abbaye avec la statue de Notre-Dame. Enfin, les Vêpres ont clôturé cette journée mariale.
Le lendemain, dimanche 16 août, la messe a réuni presque autant de fidèles que la veille. C’est toujours le cardinal Ricard qui présidait la messe, entouré de nombreux prêtres. L’homélie commentait l’Évangile de la Cananéenne : bien que l’heure des païens ne soit pas encore venue, Jésus se laisse toucher par la détresse et la foi de la Cananéenne, que les apôtres auraient volontiers expédiée ailleurs ! « Grande est ta foi ! » dit Jésus, admiratif. « Que tout se passe pour toi, comme tu le veux. » Est-ce donc la foi qui sauve ? Non, c’est Dieu qui sauve mais Il a besoin de notre collaboration, Il frappe à la porte et Il attend que nous ouvrions. Nous pouvons alors, soit refuser, soit douter, soit croire avec simplicité et abandon, comme la Cananéenne. L’homélie s’est achevée sur le souhait que la Vierge Marie fasse grandir en nous la foi. La chorale, comme la veille, entraînait l’assemblée avec conviction et talent.
Une fois de plus, la Vierge Marie a été dignement honorée à l’abbaye de Beauchêne.

Stephanie d’Espiès

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3 – 7 août 2020 : Retraite spirituelle communautaire

Le Père Paul avait invité le Père Gérard DURIEUX, Salésien de la Communauté de Bruxelles, qui a accepté avec joie. Le Père Abbé Jean Scarcella, de l’Abbaye St. Maurice de Suisse, ainsi que le Père Philippe Cailleau, de Gerpinnes en Belgique, se sont joints aux membres de notre communauté pour cette retraite. Le thème de la retraite : « Suivre le Christ »
Dans les premiers chapitres de St Marc, Jésus se révèle aux foules et aux disciples : « Grain de sénevé va se lever sans fin… » ; « Qui est ce Père qui espère, Qui est cet homme qui pardonne, qui est ce vent qui invente… ? ».
Le prédicateur, au rythme de deux enseignements par jour, nous présente le chemin « balisé » par Marc, le chemin de la vie à la suite du Christ, à partir des trois annonces de la Passion-Résurrection, dans les chapitres 8, 9 et 10 de son évangile. Ce chemin n’a rien d’un chemin mental ou moral, rigide et contraignant. C’est à une nouveauté de vie que le Christ appelle qui le veut : si tu veux… C’est une respiration dans la Parole et le souffle d’amour du Fils de complaisance… Un chemin d’évangélisation de nos profondeurs, de « métamorphoses » qui nous transfigure en Lui, envoyé du Père. Un chemin de MISSION auprès de tous nos frères humains « défigurés ». Le Père Gérard nous suggère de suivre chaque jour la lecture de ces chapitres, proposée par le P. Philippe Bacq (sj), un théologien belge : il fait bien percevoir la dynamique de CROISSANCE SPIRITUELLE dans laquelle nous entraîne, ou veut nous entrainer, le Ressuscité.
Jésus enseigne les siens sur sa manière d’être Christ. Il accepte d’être rejeté, de souffrir et d’être mis à mort ; il ouvre ce chemin pour eux aussi, dans leur vie quotidienne, à la manière qui sera la leur. Si quelqu’un veut …suivre le Christ de douceur et de non-violence, il est appelé à écouter et à entrer avec Lui et en Lui dans l’agapè du Père, source de toute bonté. Alors il entend l’invitation inlassable du Fils Aimé, « Si quelqu’un veut…qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il m’accompagne… ». (Mc 8, 34-35).
Personne n’est « obligé » de suivre ce chemin : Si quelqu’un veut… Mais à celui qui désire s’engager dans ses pas, il est demandé de rester cohérent avec lui-même dans le choix qu’il a posé avec rigueur. Renoncer à soi-même et porter sa croix : consentir à ses propres faiblesses et fragilités, en osant laisser tomber les images de soi ; porter au jour le jour, sur le chemin de la vie, ce qui a blessé jadis et continue de faire souffrir ; désirer que cela ne soit plus et convenir doucement qu’il en sera peut-être toujours ainsi … et pourtant, accepter que la vie continue à circuler en soi et même par soi. Une vie qui trouve sa force dans un don et un accueil plus que dans une affirmation de soi qui en impose aux autres. .
Chacune des trois « vagues », comme certains appellent les 3 annonces de la Passion-Résurrection, nous conduit un peu plus profond, éduque un peu plus le désir du disciple.
Première annonce : « Grandir dans la foi », (8, 34-9. 29).
Deuxième annonce : « Vivre en communauté ». N’exclure personne, respecter le plus petit. (9, 30 –10, 31).
Troisième annonce : « Devenir serviteurs à sa suite », jusqu’à donner sa vie. (10, 32-52) Chacune de ces « vagues » est à vivre et à revivre à tout instant, selon les « moments » de notre existence. À chaque étape, Marc évoque une résistance en nous à traverser et à dépasser. Ces trois formes de « résistances » (volonté de prendre la tête et de mener nous-même la « marche », se comparer en voulant être le plus grand ou en nous dénigrant, nous laisser habiter par le goût des honneurs et refuser de « mourir »), nous renvoient aux trois tentations du Christ au désert. Ce sont autant d’impasses à traverser, comme autant de petites pâques : aller vers la vie en passant par des morts. .
Face aux résistances des disciples Jésus donne à chaque étape un enseignement, qui leur permet d’accueillir et de pénétrer davantage dans « le mystère du Christ ». Il ne s’agit pas seulement d’y entrer individuellement, mais en communauté. Et Jésus leur donne alors des directives spécifiques pour la vie en communauté : « Si quelqu’un veut être premier, il sera le dernier de tous en servant tous » (9, 35-50). N’exclure personne et respecter le plus petit.
Jésus ne cesse ainsi d’ajuster ses disciples à l’allure du Royaume : « Accueillir le Royaume de Dieu comme un enfant » pour y entrer. Car pour entrer dans la manière de Dieu, il y a un seuil à franchir : renoncer à être par ce que l’on possède, plus encore, renoncer à être par soi-même. « Si quelqu’un veut être grand parmi vous qu’il soit votre serviteur » (10, 41-45).
D’autres épisodes de rencontre jalonnent cet itinéraire de Foi. La transfiguration et la guérison du fils épileptique : « Viens au secours de mon manque de foi » ; l’enseignement sur le mariage ; l’accueil de l’enfant et l’homme riche ; la guérison de l’aveugle de Jéricho (10, 46-52) ; « le fils précieux », qui s’entend dire : « Va, ta foi t’a sauvé ! », avant de suivre Jésus sur le chemin de Jérusalem.
À plusieurs reprises, Jésus reconnaît que c’est difficile d’entrer dans cette « manière de Dieu », impossible même, sauf auprès de Dieu, comme un enfant près de son père. En d’autres termes, nous avons à accueillir la Bienveillance originelle, (Jésus le prit dans son regard et l’aima), qui sans cesse nous donne :
– De SORTIR de nos enfermements, des fausses images de nous (flatteuses ou négatives), pour ACCUEILLIR HUMBLEMENT ce que nous sommes devant Dieu et GRANDIR vers la vérité de nous-même (à sa ressemblance).
-De S’OUVRIR ainsi à l’autre pour le RECEVOIR dans des relations de réciprocité, avec une FORCE plus forte que la force de domination : dans la divine DOUCEUR.
-De S’OFFRIR (donner sa vie) alors pour SERVIR la vie en tous, librement et en responsabilité, dans la PERSÉVÉRANCE, qui est libre fidélité jusqu’à l’extrême de l’effacement et de l’abandon, source de Fécondité.
Nos journées, vécues dans le silence, furent complétées bien sûr par les offices et l’Eucharistie de chaque jour, enrichie par l’homélie du Père Gérard, et la lecture pendant les repas du livre, simple et profond, « Sagesse d’un pauvre », de Eloi LECLERC (OFM).

Père Joseph Vennix, CRL

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24 juillet 2020 : Soeurs de l’Union-Chrétienne en pèlerinage à Beauchêne

Le 24 juillet nous avons eu la joie de partager une journée fraternelle avec les chanoines du Latran lors de notre pèlerinage au sanctuaire de Notre Dame de Beauchêne.
Les novices nous ont réservé un accueil chaleureux autour d’un petit déjeuner avant de nous montrer la prairie et un grand nombre d’oies, canards ou poules qu’ils élèvent. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas réussi à attraper de poules !
Nous nous sommes unis dans la prière par le Saint Sacrifice de la Messe mais auparavant nous avons pu admirer et vénérer les reliques des frères dont la calotte de Saint Pie X !
Les deux communautés se sont ensuite rassemblées pour un déjeuner succulent. Le Père Paul nous a servi une spécialité polonaise : une soupe qui, malgré la chaleur, a été très appréciée.
Après le déjeuner nous avons eu la chance d’avoir une présentation du sanctuaire et de l’histoire de la Vierge miraculeuse par le Père Stéphane. Quelle chance d’avoir une telle richesse tout près de chez nous ! Nous avons pu nous recueillir et vénérer la Sainte Image et lui confier toutes nos intentions.
Nous avons pu ensuite profiter de la campagne et de la beauté du paysage avant de nous rassembler à nouveau pour la prière des Vêpres. Une fête de famille a été prise en souvenir de cette belle journée.
Nous remercions les frères de leur hospitalité et de leur exemple de prière ainsi que de nous avoir permis de découvrir le trésor caché dans ce sanctuaire.

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15 – 22 juillet 2020 : Voyage en Pologne

« Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas ne lisent qu’une page » St. Augustin d’Hippone
La Pologne est un pays chrétien courageux qui chante son histoire dans laquelle les mélodies sont composées en l’honneur de Dieu. Elle possède une véritable beauté, dont la foi est manifestement visible. Elle montre sa fidélité à son Dieu, en enseignant ses vertus célestes à ses enfants, comme le ferait une mère. Les églises, les saints et les saintes, et même les fidèles peuvent nous affirmer tout cela. Nous les avons tous véritablement découverts pendant notre séjour éphémère chez les confrères des Chanoines Réguliers du Latran (Province Polonaise) à Cracovie, l’une des plus grandes villes de Pologne.
Malgré la situation terrible d’aujourd’hui due au Covid-19, le Père Paul Pawlak, les frères novices et les postulants ont fait un très beau voyage en Pologne. Nous y avons acheté des soutanes aux frères pour leur formation : blanche pour les deux frères novices, pour leur première profession et noire pour les frères postulants, pour les accueillir au noviciat. Nous avons été accueillis très fraternellement par nos confrères polonais, comme des frères du Christ. Nous avons mangé ensemble de bons plats polonais et la cuisinière a également préparé des plats chinois pour les frères. Nous avons aussi pris quelques repas en dehors de la communauté, au restaurant asiatique, puisque cette nourriture manquait beaucoup aux frères. Le père Paul et les frères ont prié ensemble les Liturgies des Heures ainsi que la messe en français dans la chapelle de la Basilique de Corpus Christi. Cette Basilique est l’un des plus grands et des plus beaux sanctuaires de Cracovie, dont les confrères Chanoines s’occupent et où ils y vivent. Dans cette Basilique, se trouvent quelques reliques comme celles de Saint Stanislas de Szczepanow qui fut évêque de Cracovie, et surtout les reliques de Saint Stanislas Kazimierczyk, prêtre membre des Chanoines Réguliers du Latran. Le Père Paul a parfois présidé la messe en polonais dans la chapelle et concélébré chez des confrères. Il y avait quand même beaucoup de fidèles présents malgré la situation sanitaire, et comme tout le monde, nous avons porté des masques en suivant les restrictions de l’état, pour respecter la santé des uns et des autres. Nous avons quelquefois participé à la messe en polonais, surtout le dimanche. Les frères ont appris quelques mots en polonais et leur prononciation était presque parfaite : notre joie a créé une très belle ambiance.
Durant les sept jours de notre séjour, nous avons visité quelques lieux dont l’histoire est poignante : comme le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, construit au moment de l’invasion de la Pologne par les Allemands ; l’ensemble des camps de concentration d’Auschwitz était le plus grand camp de la mort du régime nazi. Il s’agit du principal centre d’extermination de l’histoire dans lequel plus d’un million de personnes ont été tuées. Dans le centre-ville, nous avons aussi visité plusieurs églises : Saints Pierre et Paul, de style baroque dans laquelle les ornements sont esthétiquement significatifs : ils racontent la beauté historique de cette église, grâce à l’architecture, la décoration de la façade avec les sculptures des douze Apôtres, l’orgue entouré par des anges dorés, et les couleurs célestes de l’intérieur, qui peuvent nous aider à contempler la beauté divine du Très-Haut ; le sanctuaire de la Miséricorde Divine – Basilique catholique romaine, dédiée à la dévotion à la Divine Miséricorde, où se trouve la tombe de Sainte Faustine Kowalska dans la chapelle du couvent ; la Basilique Sainte Marie – qui est la plus célèbre église de Cracovie avec une décoration flamboyante, des tours asymétriques et un automate – trompettiste qui sonne chaque heure. Le château royal, sur la colline de Wawel, symbolise l’âge d’or de la Pologne. La Cathédrale du Wawel est l’église principale de l’archidiocèse de Cracovie et c’est aussi un sanctuaire et un trésor national polonais. Malgré la fatigue, les frères rayonnaient de joie et ont été très impressionnés d’apprendre ces histoires si riches ; leur guide était le P. Paul puisque c’est son pays d’origine. Nous nous sommes aussi promenés dans le centre-ville où les frères ont acheté quelques souvenirs pour eux et pour leurs confrères de la communauté de Beauchêne. Nous avons découvert – et apprécié- la nourriture et les boissons typiquement polonaises. Les frères ont joyeusement admiré la beauté du jour et les jolies lumières de la nuit, l’admirable culture polonaise, les nourritures, la langue qui semble si difficile à apprendre mais si belle à écouter, et surtout l’histoire de la foi magnifique de la Pologne.

Leur voyage n’a pas été un simple voyage mais un événement éducatif qui leur a transmis des connaissances extrêmement riches, avec des expériences profondes. En effet, nous avons découvert que chaque chose a sa propre beauté, une beauté grave ou joyeuse mais aussi douloureuse. Nous avons même découvert la pathétique beauté du silence dont l’expression artistique est comme un grain de blé désirant fructifier dans une terre accueillante. Les cris et les grands bruits des hommes d’hier sont aujourd’hui tous réduits au silence, et nous avons appris que le silence est véritablement fait pour toute l’humanité. Comme l’a dit Saint Augustin, « Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas ne lisent qu’une page ». Ce sont les mots métaphoriques d’un grand Saint. Se déplacer vers un autre pays n’est pas un simple voyage mais un voyage vers nous-mêmes, en nous-mêmes, dans notre propre expérience quotidienne. Il faut que l’on sache qu’un voyage intérieur nous mène plus loin qu’un voyage extérieur. Devant nous, se déroule un trajet puisque nous sommes toujours en mouvement, toujours sur la route. Puisque nous sommes tous des voyageurs, alors il faut apprendre à chaque voyage. Et puisque nous sommes toujours en parcours et que nos expériences quotidiennes nous montrent beaucoup de pages, alors il faut lire.

Le voyage a beaucoup aidé les frères à approfondir des vertus fondamentales comme la compassion, et à se renforcer en tant que Chanoines (hommes religieux) pour côtoyer les fidèles, développer leur maturité particulièrement leur maturité spirituelle, fortifier leur esprit fraternel en se respectant les uns les autres, comme l’a dit St. Augustin dans sa règle : « Tout d’abord, puisque vous vous êtes unis en communauté, habitez d’un parfait accord en la maison (Ps 68,7), n’ayez qu’un cœur et qu’une âme en Dieu » ( R. Ch. 1), et « Dans vos sorties, allez ensemble; à l’arrivée, restez ensemble… » (R. Ch. 3). En chaque circonstance de notre voyage, nous avons délicatement observé ces règles de St. Augustin, en vivant très sincèrement la constitution évangélique de la congrégation. Après une semaine de séjour chez les confrères, le père Paul et les frères sont bien rentrés à Beauchêne avec une joie rayonnante, un peu fatigués mais ils ont rapidement retrouvé leurs forces religieuses et des sourires éclatants.

Frère Wilfredo Ando, CRL

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27 – 29 juin 2020 : Jubilé des 150 ans de présence des Chanoines Réguliers du Latran en France

« Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » ! Nous avons pu vérifier cet adage samedi et dimanche matin… L’assemblée était nombreuse aux messes de 10 h 30, présidées par son Eminence, le cardinal G.L. Müller, Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en présence de don Franco Bergamin, Abbé Général des CRL. La messe de samedi, en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie, a été suivie d’un barbecue fraternel et chaleureux, non pas dans le parc mais dans la salle du Relais (pluie oblige…) au cours duquel nous avons pu chanter quelques chansons françaises, entonnées par l’Abbé émérite don Giuseppe Cipolloni et même son Eminence… à la grande joie de la centaine de personnes qui assistaient à ce repas. Les novices et les postulants ont ensuite présenté une chorégraphie tellement stimulante que le cardinal et le père abbé se sont laissé entraîner à esquisser quelques pas de danse ! Dimanche matin, Son Eminence a été accueilli à l’entrée de la chapelle par le prieur de l’abbaye, le père Paul. Aux côtés des pères de Beauchêne, des Chanoines Réguliers d’autres Congrégations étaient présents, dont Mgr Hugues Paulze d’Ivoy, les pères Patrice Sicard, Martin de La Roncière, Jean-François Croizé, le père Théophane de l’abbaye de Lagrasse, le père Claude Moussolo, curé de la paroisse Saint-Hilaire du Bocage, son vicaire, P. Benoît Roland-Gosselin cérémoniaire du jour et des sœurs chanoinesses ou Petites Sœurs des Pauvres. C’est le père Paul qui a introduit la cérémonie par un mot d’accueil tout à la fois chaleureux et solennel, rappelant avec force que le Jubilé doit être un temps de renouvellement spirituel, pour la communauté et pour les fidèles. Il a ensuite évoqué l’appel de Mgr Pie à Rome, en 1870, priant le Père Abbé Général de lui envoyer des Chanoines Réguliers du Latran pour que l’abbaye séculaire continue de vivre. Il a brièvement rappelé que, de Beauchêne, l’Ordre des Chanoines s’est répandu en Belgique, en Angleterre et aux Pays-Bas. Notre abbaye a aussi été le refuge de prêtres espagnols pendant la Guerre Civile, ceux-ci essaimant en Argentine et dans d’autres pays d’Amérique du Sud. Le père Paul a enfin présenté l’ensemble des fidèles de Beauchêne comme une communauté simple et vivante, qui trouve son unité et sa force dans l’Eucharistie. Au cours de la messe chantée avec conviction par la chorale, le cardinal a prêché en centrant son homélie sur la foi des saints apôtres Pierre et Paul, « celui qui a confessé la foi et celui qui l’a mise en lumière ». Il a rappelé que l’énergie déployée de manière si féconde par ces deux apôtres tirait sa source de la promesse de la Vérité elle-même : l’enfer ne prévaudra pas contre l’Eglise. Celle-ci, née du côté du Christ, est soutenue par les deux colonnes sur lesquelles nous nous appuyons depuis des siècles, Pierre et Paul. Mgr Müller a terminé son homélie en exhortant les fidèles à garder les yeux fixés sur le Christ et sur le bonheur qu’Il veut nous donner.
Lundi matin, le cardinal a à nouveau présidé la messe, fête des saints Pierre et Paul. Les fidèles étaient ensuite invités à un apéritif, donné en l’honneur des deux saints apôtres et en l’honneur de l’anniversaire du père Paul. Ce matin-là, la pluie ne s’était pas invitée et ce temps de convivialité s’est déroulé dans la cour de l’abbaye. Mgr a béni les participants, un à un et surtout les petits enfants avec beaucoup d’amabilité et de délicatesse, pendant toute la durée de ce moment festif.
Ces trois jours de présence de son Eminence, le cardinal Müller, ont été vécus avec foi et avec joie par la communauté et les fidèles. Il se pourrait que nous prenions l’habitude à Beauchêne de recevoir des cardinaux…

Stéphanie d’Espiés

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2 avril 2020 : Nouvelles de l’abbaye durant le confinement

Chers Amis de notre Abbaye,
Chers Lecteurs de notre site,

Dear friends of our Abbey,
Dear readers of our website,

Merci à vous tous pour tous les messages, les coups de téléphone, les mails, les photos, etc., que vous nous adressez et surtout, merci pour votre amitié et votre préoccupation. OUI, la Communauté va bien, nous sommes tous en bonne santé et nous suivons précieusement les règles données par l’état et par l’Église.

Thank you for all the messages, phone calls, emails, photos, etc. that you send to us and above all, thank you for your friendship and your concern. YES, the Community is fine, we are all in good health and we carefully follow the rules given by the state and by the Church.

Comment les Chanoines vivent-ils ce temps-là ? Notre abbaye, par force, est devenue une « abbaye contemplative ». C’est une situation nouvelle à laquelle nous essayons de nous adapter et c’est une très bonne expérience ! L’un des éléments principaux en est la bonne organisation du temps, sa répartition en différentes étapes de la journée mais évidemment avec une certaine flexibilité. Quand on vit dans une communauté, comme dans une famille, il est important de vivre des moments en commun mais aussi de savoir être seul.

How do Canons live at this point of  time? Our abbey has now become a « contemplative abbey ». It is a new situation that we are trying to adapt and it is a very good experience for us! One of the main elements is the good organization of time, its distribution in different stages of the day but obviously with a certain flexibility. When you live in a community, as a family, it is important to live moments in common but also knowing how to be alone.

Le plus dur pour nous tous, c’est le manque de nos fidèles mais la chapelle n’est pas vide, la communauté est présente et nous sentons bien votre union avec nous. Comme toutes nos activités pastorales sont annulées et que nous sommes plus libres, nous consacrons plus de temps à la prière. Tous les jours, devant le Saint-Sacrement, nous prions pour toutes les personnes touchées par le virus et pour les personnels qui les soignent, en n’oubliant pas les institutions qui organisent la vie dans notre pays.

The hardest thing for all of us is having no faithful who used to be with us, but the chapel is not empty, the community is present and we really feel your union with us. As all our pastoral activities are canceled and we are free, we devote more time to prayer. Everyday, before the Blessed Sacrament, we pray for all those who are affected by the virus and for the personnel who care for them, not forgetting also the institutions that organize life in our country.

À 9h, la communauté se ressemble pour célébrer les Laudes et l’Eucharistie. Notre force et notre espérance viennent de Jésus eucharistique. Ensuite, nous exposons le Saint-Sacrement jusqu’à midi où nous prions la Liturgie des heures et l’Office du milieu du jour. Après la bénédiction, nous allons au réfectoire pour le repas, qui est pour nous un temps fraternel toujours vécu dans une bonne ambiance et commençant par une lecture spirituelle. Après le repas, chacun a « cinq » minutes pour soi. Les aînés de la communauté consacrent ce temps à la sieste, les autres confrères profitent de ce temps pour régler leurs affaires personnelles. À 15h, nous nous réunissons de nouveau à la chapelle pour l’adoration du Saint-Sacrement qui dure jusqu’aux Vêpres de 18h : nous commençons l’adoration en récitant le Chapelet de la Miséricorde. À cette heure-là, beaucoup de nos fidèles sont unis à nous et récitent le chapelet à leur domicile.

At 9 a.m, the community celebrates the Lauds and the Holy Eucharist. Our strength and our hope come from the Eucharistic Jesus. Then we expose the Blessed Sacrament until noon when we pray the Liturgy of the Hours (Office of Readings) and the Midday Office. After the blessing, we go to the refectory for the meal, which is for us a fraternal time, living  in a good atmosphere with a spiritual reading. After the meal, everyone has « five » minutes for themselves. The elders of the community devote this time to take a nap, the other confreres take advantage of this time to settle their personal affairs. At 3 p.m., we meet again at the chapel for the adoration of the Blessed Sacrament which lasts until Vespers at 6 p.m. We begin the adoration by reciting the Chaplet of the Divine Mercy. At this hour, many of our faithful unite with us and recite the Chaplet  at their home.

Même si la prière remplit bien nos journées, nous nous consacrons avec ferveur au travail dans l’abbaye. Le confinement empêche nos bénévoles de venir (quel regret et quel vide de ne pas les voir !), nous faisons donc tout nous-mêmes. Avec notre ancien rythme, nos activités ne nous permettaient pas de travailler autant à la maison, comme nous le faisons maintenant. On peut dire que nous (re)découvrons nos talents et que nous sommes capables de faire pratiquement tout : le ménage, la cuisine, l’entretien du parc et de la basse-cour, le repassage, et même… couper les cheveux et pas seulement ceux du père Joseph ! Ce temps d’isolement nécessaire nous a montré encore davantage combien nous sommes unis.

Even though prayer fills our days well, we also devote ourselves fervently to work in the Abbey. The confinement prevents our volunteers from coming (it is unfortunate not to see them!), so we do everything with ourselves. With our old rhythm, our activities did not allow us to work that much, as we do now.  We can say that we rediscover our talents and that we are able to do practically everything like cleaning, cooking, maintenance of the park and the farmyard, ironing the clothes, and even doing some haircut and not just those of Father Joseph’s! This necessary time of isolation has shown us how united we are.

Le coronavirus pose quelques points d’interrogation pour notre Jubilé mais en tous cas, ce Jubilé dure, les grâces passent, la joie intérieure reste intacte. Nous ne perdons pas l’espérance, qu’après la pandémie, nous en continuerons le programme avec nos fidèles.

The coronavirus poses a few question marks for our Jubilee but in any case, this Jubilee lasts, the graces pass, the inner joy remains intact. We do not lose hope that after the pandemic we will continue the program with our faithful.

Dans la galerie, vous pouvez voir quelques photos de notre vie quotidienne pendant le confinement.

In the gallery you can see some photos of our daily life during the confinement.

APPEL ! APPEL ! APPEL ! APPEL ! APPEL ! APPEL ! APPEL ! APPEL ! 

Nous nous adressons à tous les gens de bonne volonté pour un soutien financier. Notre communauté compte neuf confrères (7 sur place et 2 à l’école linguistique à Angers). Notre sanctuaire n’est pas une paroisse donc aucun confrère ne reçoit de salaire de la part du diocèse. Durant le confinement, le sanctuaire est fermé ce qui signifie qu’aucun fidèle ne le fréquente et le manque de fidèles entraîne évidemment le manque de collecte dominicale, d’offrandes de messes, d’offrandes de bougies, de dons, etc. pratiquement tout ce qui nous permettait de continuer notre service pastoral et assurait la subsistance de la vie quotidienne à l’abbaye. Un grand MERCI pour tous les donateurs et donatrices, pour votre mobilisation et pour votre générosité !

CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL! CALL!

We are reaching out to all good people for financial support. Our community has nine members (7 on site and 2 at the language school in Angers). Our sanctuary is not a parish so no confrere receives salary from the diocese. During the confinement, the sanctuary is closed, which means that no faithful attend our liturgical celebrations and without them  obviously leads to the lack of Sunday collection, Mass offerings, candle offerings, donations, etc. practically everything that allowed us to continue our pastoral service and ensured the subsistence of daily life at the abbey. A big THANK YOU for all the donors, for your mobilization and for your generosity!

Abbaye de Beauchêne
22 rue Notre Dame
79140 Cerizay

IBAN : FR76 3004 7142 5100 0216 6860 238
BIC : CMCIFRPP

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6 – 8 mars 2020 : Temps de récollection

Dans le cadre du jubilé des 150 ans de présence des chanoines à l’abbaye de Beauchêne, les Pères et Frères nous ont fait vivre 3 merveilleux jours de récollection. Cette dernière avait pour thème « Les dangers auxquels la vie spirituelle du XXIème siècle est confrontée. »Elle était animée par cinq Frères et Sœurs de « l’Amour miséricordieux de Getafe » (Espagne) : Père Santiago, Frère Juan, Sœur Bethleem, Sœur Claire et Sœur Judith. Trois jours de partage, d’échanges et de convivialité ponctués par trois enseignements, des temps d’ adoration et de belles célébrations. « Qu’est-ce qu’une personne ? » C’est autour de cette question que s’est orienté l’enseignement de Père Santiago vendredi. Une personne est constituée d’un corps et d’une âme. Les dangers auxquels elle est confrontée sont l’argent, le prestige et l’orgueil. Et pour nourrir notre âme, il faut LOUER – SERVIR et VENERER DIEU, tel que l’a proclamé Saint Ignace de Loyola. L’enseignement du samedi matin conduit par Sœur Bethleem a mis au jour les dangers de la vie des temps modernes où Dieu n’est pas mis au centre mais l’homme. Priment alors le sentimentalisme, le rationalisme, le relativisme et le nihilisme. Et le problème est lorsque nous les mettons au centre de notre vie. Mais en tant qu’enfant de Dieu, nous devons décider qui nous devons servir , Dieu ou le monde ? Et pour donner son cœur à Dieu, il ne suffit pas d’agir comme un soldat mais il faut unir sa volonté et son cœur. Il faut faire ce que Dieu veut et AIMER ce que Dieu me demande. L’enseignement du samedi après-midi animé par Frère Juan nous présentait les dangers de l’ésotérisme/occultisme qui est une des principales portes d’entrée de l’ennemi dans nos vies. Le problème du chrétien n’est pas de ne pas croire à l’existence du diable mais de mépriser son importance. Il faut être conscient qu’il veut nous faire du mal, mais il ne faut pas en avoir peur, seulement être prudent. Et le mal entre par notre curiosité qui alimente le New Age, un courant qui a grandi dans le monde de l’ésotérisme et qui est devenu une nouvelle religiosité. Il fait croire que les personnes ont une spiritualité alors qu’elles sont éloignées de Dieu. Voici quelques exemples cités par Frère Juan : – Essor de l’intérêt pour l’occultisme et la connaissance du futur : le tarot, la chiromancie, l’horoscope… – Les techniques de relaxation : Méditation de pleine conscience, tai-chi, yoga -Les techniques naturelles : le reiki, le magnétisme, les guérisseurs, les traiteurs, l’homéopathie, l’acupuncture… Ces diverses techniques sont souvent pratiquées par ignorance et ouvrent cependant la porte à l’ennemi dans nos vies. Le démon utilise ces moyens pour éloigner de Dieu. Ces courants de pensée du New Age se sont introduits à travers les livres (livres d’aide à soi-même), les amulettes (main de Fatma, croix égyptienne, attrape-rêves…), les symboles (yin yang) qui foisonnent de nos jours sur Internet. La manipulation esthétique du corps (tatouages, piercings…), très à la mode aujourd’hui, est aussi une porte possible ouverte aux influences du diable sur notre vie. Le démon créé des attaches. Frère Juan a aussi mis l’accent sur le danger grandissant auprès des jeunes. Notre société est en train de les habituer au monde du New Age, à travers les jeux , les livres (Harry Potter), les films d’horreur – une des principales armes du démon est la peur -, Halloween, etc., Sous l’apparence de choses attrayantes, les jeunes sont initiés à l’occultisme sans en avoir la plupart du temps conscience. Pour conclure cet enseignement, Frère Juan a précisé que le démon n’est pas sur le chemin de chacun. Il y a certes une bataille entre le bien et le mal dans le monde et en nous, mais n’oublions pas que Dieu écrase le démon. Et si nous vivons avec le Seigneur à travers les Sacrements et la confession, nous n’avons aucune raison d’avoir peur de lui. « Mettre Dieu au centre de notre vie » Tel fut le thème de l’enseignement de Sœur Claire le dimanche après-midi. Saint Augustin écrivait « Je ne serai en paix avec moi-même que si Dieu est au centre de ma vie » Face aux obstacles de notre vie spirituelle, il y a le pouvoir infini de Dieu. Mais nous ne nous appuyons pas assez sur son pouvoir qui pourtant habite en nous depuis notre baptême. Si dans notre vie, il y a autant de faiblesses, de désespoirs, c’est qu’il nous manque la confiance en Dieu, une foi ferme qui croit et qui sait qu’elle a le pouvoir en Dieu. Ce n’est pas une foi intellectuelle, mais une foi du cœur. La vie de la Vierge Marie a été une vie de foi, elle avait une confiance totale et absolue dans le Seigneur. Alors demandons-lui : « Vierge Marie, donne-moi ta foi dans le Seigneur ». Sœur Claire finit son enseignement en nous rappelant l’importance de l’indulgence plénière que nous avons la grâce de recevoir tout au long de cette année jubilaire à l’abbaye de Beauchêne, purification pour nous-même ou pour une âme du purgatoire. Ce temps de récollection fut clôturé par une oraison de louanges pendant l’exposition du Saint Sacrement, un temps aussi pour nous unir à l’oraison du Ciel. A cette occasion fut rappelé l’importance et le pouvoir de la prière communautaire. Chaque fidèle s’est avancé individuellement devant l’autel pour être béni par Jésus Eucharistie, présenté dans l’ostensoir tenu par Père Paul qui priait sur chaque fidèle et le bénissait. L’assemblée accompagnait le prêtre dans une prière intérieure pour chaque personne qui s’avançait pour recevoir la bénédiction. Ces trois jours de récollection nous ont apporté une précieuse nourriture spirituelle pendant ce temps de Carême. Aussi, comme nous l’a enseigné Père Santiago dans son homélie de la messe dominicale, profitons de ce Carême pour nous lever de notre fauteuil, et comme Abram (Abraham) changer nos habitudes de vie et nos routines spirituelles. Véronique OUVRARD-BODIN

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